J’ai pleuré à la fin du film. Pourtant, sans vouloir me vanter, j’avais tout compris dans le début, un scenario trop tortueux, qui m’a un peu gâché le plaisir, même si on a évité ce que je craignais, que ce soit un acte incestueux qui ne finisse par faire éclater la vérité. On n’en était pas loin mais dieu merci, on a échappé au pire. Si l’on enlève cette faiblesse d’ordre scénaristique, on a là un beau film, touchant, avec des comédiens très justes et qui parviennent à transmettre les émotions qu’il faut, le charme du Québec en plus.


Mais je souhaiterais revenir sur la scène finale de l’aéroport, à laquelle j'ai été très sensible. Le film se conclut très joliment, ça se finit bien mais ce qui m’a touché, c’est que la séparation est ici une promesse de retour. On se quitte, mais on est heureux de s’être rencontrés, et de là jaillit un magnifique espoir, même s’il faut se séparer.


Les départs à l’aéroport n’ont pas systématiquement cette saveur. Pour moi, c’était toujours une blessure qui rejaillit, la détresse de quitter ce père qu’on aime, la crainte de ne pas le revoir, la colère contre ce destin qui nous amena à vivre à plus de 600 km de distance, un monde entre nous. Je revenais souvent le voir, mais les départs de l’aéroport, pour l’enfant que j’étais, étaient toujours pareils, la recherche d’un dernier regard au travers des vitres de la zone d’embarquement, un dernier signe, et puis encore un autre, les larmes qu’on retient au début, puis qui s’écoulent un peu plus loin. Des scènes régulières, annonciatrices d’une absence de plusieurs mois, que je n’ai jamais réussi à vivre mieux. Dans le film, il y a des points communs, mais c’est la joie et l’espoir qui dominent, ça fait du bien, même si ça me rappelle des souvenirs moins amusants.


Je ne vivrais plus jamais ces moments avec mon père, cette histoire est finie, mais j’ai su garder de lui le meilleur, il m’accompagne au quotidien, et si je vibre devant de telles images, c’est que je ne l’ai pas totalement perdu. Il reste de l’espoir et de la joie. Presque du bonheur.

socrate
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le 18 oct. 2017

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socrate

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