La diction insupportable des acteurs m'a tout de suite fait penser à un autre film qui a pourtant eu un certain succès : Le Havre, d'Aki Kaurismäki. Bien que Kaurismäki ne raconte pas dans Le Havre un épisode de la Bible, je m'y étais également fort ennuyé.
Pour revenir au Fils de Joseph, les dialogues sont d'une nullité tellement affligeante qu'au début, on croit à une blague. Et en fait, non. A propos de blague, on ne nous épargne rien. Quand le héros raconte le plus sérieusement du monde cette devinette : "Qu'est-ce qu'un naturiste révolutionnaire ? Réponse : un sans culotte" et d'autres du même acabit, on arrive à en ressentir de la honte pour le dialoguiste et pour l'acteur.
Par ailleurs, les références permanentes à la Bible sont fatigantes quand on n'est pas spécialement porté sur les Écritures.
Alors pourquoi 3/10 et pas 1/10 ? Principalement pour Mathieu Amalric, qui est le seul à vraiment tirer son épingle du jeu, malgré les contraintes imposées par le réalisateur. Son énorme talent lui permet de créer un personnage caricatural mais crédible, détestable à souhait (car dans l'histoire, c'est lui le méchant, donc) et bénéficiant sans doute des meilleurs textes.
Ajoutons que prise séparément, l'histoire tient la route. Enfin la photographie est plutôt réussie. Mais cela ne sauve pas le film.