Le Fils de l'épicier par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Dix ans après avoir quitté sa famille pour la ville, Antoine qui vit avec une copine Claire, une étudiante, apprend que son père épicier dans un village de la Drôme est hospitalisé. La mère du jeune homme est alors seule à s'occuper du commerce, son autre fils François tient un magasin de coiffure dans la région. Antoine revient alors avec son amie sur les lieux de son enfance mais lorsqu'il retrouve son frère et son père, l'accueil est glacial. En effet, il lui est reproché de n'avoir pas trop donné signe de vie à sa famille et de n'avoir pas aidé les siens au commerce. C'est alors qu'il va se trouver obligé d'assurer les tournées de livraisons avec la camionnette dans les hameaux des alentours. Le jeune homme, là aussi, reçoit un accueil mitigé des habitants habitués aux méthodes plus "commerciales" du père. Pourtant parfois aidé de Claire, fille battante, il va petit à petit se familiariser avec sa tâche et ses clients. Malheureusement pour lui, au sein de sa famille rien n'est gagné...

Antoine est-il un bon ou un mauvais fils? On peut se poser la question lorsqu'il débarque dans sa terre natale en compagnie de Claire après une bien longue éclipse vers les néons de la grande ville. En effet le père, patron de la modeste boutique d'alimentation, se trouve hospitalisé avec interdiction de reprendre son activité. Dans ce contexte difficile, celui qui a "déserté" le clan familial est bien sûr coupable de tous les maux, et les rancoeurs emmagasinées depuis tant de temps par les uns et les autres vont alors finir par éclater. C'est alors qu'Antoine peu enclin à l'ambiance rurale va devoir malgré tout se rendre utile et "payer sa dette" envers les siens en prenant le volant de la camionnette de livraison à domicile et sillonner les petites routes tortueuses afin de remplacer le père et venir vers la population fort pittoresque des hameaux alentours. Rien n'est simple pour le jeune homme, car même aidé et encouragé par Claire, il devra se faire accepter par cette clientèle qui se méfie de" l'étranger" qui bouleverse lrs habitudes. Et pourtant finalement, Antoine ne ménagera pas sa peine et l'on constatera que ces villageois sont plus faciles à conquérir que le coeur de ses proches. C'est vrai que la vie est aussi parsemée d"évènements inattendus et ceux-ci peuvent parfois changer la face des choses. En tout cas souhaitons-le pour Antoine!

Voici donc le second long métrage d'Eric Guirado après "Quand tu descendras du ciel" en 2003 et je dois dire que celui-ci me laisse une sensation un peu mitigée. En effet, une fois de plus nous tombons dans la mode du cinéma écolo au milieu d'une nature enchanteresse filmée à la manière de cartes postales. Il y a certes l'accent et la spontanéité des acteurs et notamment des non professionnels, mais que tout cela est convenu et caricatural! L'intrigue est bien sûr attachante mais elle manque quelque peu d'originalité, de piquant. On suit le camion sans cesse sur ces petites routes tortueuses, on se nourrit de retrouvailles difficiles qui fournissent tout de même certaines scènes assez bien réussies. Et puis bien-sûr on reste suspendu au devenir de la liaison entre Claire et Antoine et l'on se demande si ce gentil petit couple "copain -copine" se laissera séduire par la vie au vert ou préférera la vie grouillante de la grande ville. Ceci est un peu léger pour faire un grand film et disons plutôt qu'il s'agit d'une petite réalisation sympa et distrayante. Nicolas Cazalé, le revenant et Clotilde Hesme, l'étudiante bien dans sa peau, forment un charmant petit duo, tous deux ayant du mal tout de même à nous faire réellement "vivre" cette affaire de famille.

Bref, à la vue de ce film où l'émotion a bien du mal à nous atteindre, j'oscille entre les notes: une ou deux étoiles. J'en attribue tout de même deux eu égard aux actrices et aux acteurs d'un jour, lesquels apportent beaucoup, et eu égard également à cette région magnifique que l'on nous montre sous son meilleur visage comme une carte postale donnant envie d'y séjourner.
Grard-Rocher
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le 23 avr. 2013

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