Exercice d'hostile
Le premier quart d'heure est terrassant de puissance. La façon qu'à László Nemes de suivre Saul à hauteur d'épaule est aussi redoutable qu'efficace. D'abord parce que cela oblige le spectateur à...
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le 20 nov. 2015
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Ancien assistant de Bela Tarr, Laszlo Nemes livre son premier film et s’intéresse à une part obscure de l'histoire, les sonderkommando, juif chargé d'aider les nazis à exécuter les juifs dans les camps. Le film suit Saul qui, dans les corps de juifs sortant des chambre à gaz, reconnait le corps de son fils et fera tout pour lui offrir une sépulture décente. De ce sujet de base, Nemes livre un film extrêmement dur, ne reculant devant aucun élément choquant pour donner corps à son histoire, tout en évitant l'horreur gratuite, trop facile avec ce genre de sujets (et rarement de bon aloi). En effet, la caméra reste, au long de très long plan séquence, accroché à son personnage et ne le quitte presque jamais, donnant une impression d'immersion perturbante, vu le sujet abordé. Ainsi, se multiplie les scènes à la mise en scène complexe, appuyant le sujet et prenant le spectateurs à la gorge pour ne le lâche qu'a la fin du film. L'ensemble est ainsi travaillé à l’extrême et rendent le film, si ce n'est beau, incroyablement bien réalisé et passionnant de bout en bout.
De même, son acteur principal, Geza Rohrig, poète hongrois qui décroche ici son premier rôle dans un film, porte le film avec un jeu tout en retrait, augmentant encore plus l'identification au personnage (malgré nos réticence).
Bref, "Saul Fia" est un film choc, un moment d'une dureté rare mais une oeuvre marquante et totalement réussi. Tout juste auréolé du Grand Prix à Cannes, le film devrait s'assurer une carrière des plus intéressante et risque de marquer plus d'un spectateur à travers le monde.
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le 24 mai 2015
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