Décidément, l'Amérique du Sud est à la mode dans le cinéma français de la période. Après Véber et "Le jaguar", Palud et son "Indien dans la ville", sans oublier le calamiteux "Amazone" de Philippe de Broca, C'est Lauzier qui s'y colle...et s'y casse le nez. Comment en serait-il autrement ? Sa comédie d'aventures s'appuie sur un scénario qui relève du concept et sur des personnages grossièrement ébauchés. Un triste ratage pour Fanny Ardant et Josiane Balasko, dont les rôles contrastés sont ternis par la complaisance et les maladresses.
Elles sont deux mamies perdues dans la jungle brésilienne à la recherche de leur fils et beau-fils, et encombrées d'un petit-fils impertinent (un rôle d'enfant tout à fait mièvre et pénible). Leur périple se nourrit de clichés exotiques et d'une opposition de styles ostentatoire et convenue. Les chamailleries entre Ardant, type aristo ingénue, et Balasko, caricature de prolo parisienne (robe à fleurs façon Deschiens et gitane au bec...) sont appuyées, superficielles et sonnent constamment faux. C'en est pitoyable.
Car, à la banalité du scénario s'ajoutent des dialogues vulgaires, totalement dépourvus d'esprit. Mal engoncées dans leur emploi étriqué, seul argument de la comédie, les deux actrices galèrent. Lauzier a beau incorporer quelques scènes d'action explosives et tout en frime, le cinéma américain d'aventures, aussi peu inventif soit-il, n'a rien à craindre de tentatives franchouillardes aussi mal conçues.