Biopic plutôt sympa et très intéressant sur la naissance de cet empire qu’est devenu McDonald’s. J’avoue que je faisais partie de ceux qui ne connaissaient pas cette période, et je dois dire que le film a réussi à rendre son sujet vraiment intéressant. Bien sûr, c’est très conventionnel dans son exécution, entrant dans cette catégorie « biopic formatés pour les Oscars », mais ça fonctionne quand même très bien. J’ai été un peu surpris par le tournant pris par l’histoire, parce que ce n’est pas du tout à quoi je m’attendais ; et au final, le personnage de Kroc est un de ses personnages sur lequel il est difficile de se faire une opinion.
Concrètement, c’est un grand sal**d, avide, orgueilleux, opportuniste, ambitieux, très facilement détestable ; mais d’un autre côté, c’est un aussi un de ses « losers magnifiques » qui voient un concept et qui s’arrachent pour l’obtenir. Un vrai « american dream », d’autant plus qu’il gravite justement dans ces sphères de la bourgeoisie américaine mais dont il se sent exclu. Il fait des erreurs, il apprend de ses erreurs, et réussit à convaincre et s’entourer des personnes dont il a besoin, quand il ne les manipule pas. L’histoire des frères McDonald’s en devient donc tragique, d’autant plus que la fin enfonce le couteau dans la plaie ouverte et remue bien.
Niveau casting, c’est là aussi globalement bon, avec des prestations à Oscars. Je pense notamment à Nick Offerman et John Carroll Lynch que j’ai beaucoup apprécié dans chacune de leurs apparitions. On voit qu’ils sont tous deux guidés par un rêve unique, mais qu’ils ont des personnalités très différentes, et ils réussissent très bien à le retranscrire. De très bon seconds rôles. Idem pour Lara Dern et Linda Cardellini, qui apportent là aussi un soutien remarquable avec deux rôles très différents et qui symbolisent à merveille l’évolution du personnage de Kroc. Et puis il y a bien sûr Michael Keaton, toujours auréolé de sa renaissance et qui s’en donne à cœur joie pour donner vie et énergie au personnage.
Techniquement, là aussi toujours dans les mêmes base du film à Oscar. J’ai beaucoup apprécié la musique de Carter Burwell, qui recrée très bien l’ambiance des années 50 tout en donnant un ton et un rythme particulier au film. Les décors iront dans le même sens, nous plongeant sans difficulté dans cette période, comme toujours avec ce genre de film. Mise en scène là aussi très classique dans le genre, mais très efficace. Pas forcément le point fort du film en revanche, mais John Lee Hancock maîtrise son sujet et sait le mettre en valeur avec plusieurs bonnes idées durant le film.
Bref, Le Fondateur est ce à quoi on s’attendait : un biopic sur une figure forte de l’histoire américaine visant les récompenses. Très classique et convenu, mais comme souvent, très efficace pour ma part. D’autant plus que j’ai cette fois-ci découvert une partie de l’Histoire que je ne connaissais absolument pas (d’où ma surprise en découvrant où ça se dirigeait).