Trois héros pour un seul petit western : initiation, conflits de loyauté et rédemption, bravo...

The Silver Whip, c’est le fouet flambant neuf que le garde armé de la diligence (Dale Robertson) offre à son protégé qui vient d’être nommé conducteur (Robert Wagner, tout jeune). Avec fierté, celui-ci va désormais transporter du courrier et des passagers, et même pour cette fois, de l’or. Auparavant, il se morfondait comme simple cocher pour des pataches qui desservaient les proches alentours de la petite ville.

Au premier relais de la diligence, ils sont attaqués. C’est une séquence remarquable de tension progressive : le sentiment de la menace, ressentie et anticipée par le garde,  puis l’attente inquiète, jusqu’à l’action et les interactions dans la fusillade, et leurs conséquences tragiques et inattendues, exposées sèchement. Le tout est excellemment monté et montré. 

Ensuite, il y a la poursuite des outlaws.

D’abord, il n' ya a que le seul garde armé, pressé d' en découdre, car il veut d’autant plus se venger des bandits qu’il se sent coupable de leur réussite et de la mort de sa fiancée par une balle perdue.

Il est suivi par le posse (la milice) conduit par son ami le shérif, joué par Rory Calhoun, qui veut quant à lui que la loi supplante la vengeance.

Cette double poursuite est donc marquée par deux types de tension. Elle culminera dans les rochers de ce qui semble être encore une fois le beau site de  Alabama Hills, Lone Pine (une tres belle séquence).

Le shérif, secondé par le jeune cocher, devenu son adjoint (deputy) arrivent à protéger le fugitif arrêté mais ils ne pourront éviter toute une séquence de préparation au lynchage dans la ville même, très bien narrée elle aussi, et qui se terminera plutôt mal.

Ce petit western en noir et blanc est excellent :

- par son intrigue originale, qui est centrée sur les professionnels du transport (habituellement ils ne sont qu’une partie sans âme du décor des westerns, "de la chair à canon" cinématographique)

- par les conflits de loyauté, d’amitié et même d’amour : il y a la fiancée du garde qui a été tuée dans l’attaque, et la fiancée du jeune dont on nous montre - une fois n’ est pas coutume dans un western - les jambes tres sexy et qui lui dit "De moi, c’est tout ce que tu verras de nu...";

- et pour plusieurs séquences d'action très bien menées.

Initiation, loyauté et rédemption, avec trois héros de western pour un seul petit film : bravo ! 

(Notule de 2018 publiée en 2024)

Touné la même année 1953 : La Cité des Tueurs, noté 8

Tourné en 1956 : 24h de Terreur, noté 5.

Les trois seuls westerns de Harmon Jones ont tous en vedette l'excellent et bel acteur de western, toujours élégant, Dale Robertson, qu'on retrouve dans nombre de séries et de westerns de Serie B.

Je recommande particulièrement avec lui Condamné à être pendu, de William F. Claxton, 1964, bien qu'il soit plutôt mal noté sur Sens Critique, et bien que ce soit une production A.C. Lyles, si pourvoyeuse en westerns de série B tardifs (des années 60) excessivement mal réalisés.

Michael-Faure
8
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le 2 févr. 2025

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