Il est difficile de croire par moments que l'histoire du franciscain de Bourges est une histoire vraie tant l'adaptation qu'en ont faite les auteurs semble peu réaliste, tellement maladroite et manichéenne. Autant-Lara se prête à l'hagiographie d'un humble soldat allemand, infirmier et prêtre (c'est à dire qu'il soigne les plaies du corps comme celles de l'âme) toujours soucieux de consoler et de sauver -dans le pire des cas: spirituellement- des condamnés ou des prisonniers torturés par ses compatriotes nazis.
Je n'ironiserai pas parce que le propos est généreux et l'époque douloureuse, mais il faut reconnaître qu'Hardy Kruger, dans ce rôle angélique, ne parvient jamais à transcender la foi qui habite son personnage et que le désespoir né des évènements cruels de la guerre fait par instant vaciller. Pire, la mise en scène d' Autant-Lara, si peu subtile et personnelle, si distante des nécessités du sujet et de sa gravité, ne permet pas non plus de restituer la férocité nazie (notamment à travers des scènes de torture, volontairement ou pas, édulcorées) et encore moins l'émotion dramatique attachée aux victimes. Mal dirigés, les comédiens sont par conséquent plutôt mauvais.