Adapté de la célèbre série éponyme de Roy Huggins, Le Fugitif joue la carte du film d’action sans temps mort, casting de luxe et mise en scène à gros budget à l’appui. Il faut dire qu’avec Andrew Davis (Piège en haute mer) à la mise en scène, on était effectivement en droit de s’attendre à du bon gros blockbuster bien torché et dynamique. Un peu trop même. Car outre un scénario fantasque, c’est surtout face à un trop-plein de situations grotesques que le film va principalement battre de l’aile…
Pourtant interprété avec brio par Harrison Ford, Tommy Lee Jones, Joe Pantoliano et Jeroen Krabbé (entre autres), le long-métrage va enchainer les énormités à une vitesse folle, quitte à mettre de côté le moindre soupçon de réalisme. Préférant ainsi l’esbroufe à la logique, le scénario nous entraine dans une succession de scènes pas toujours finaudes, brillamment filmées, avec ce qu’il faut de tension et de suspense pour jubiler mais, malheureusement, à force de tirer par les cheveux on finit par en perdre. Notre fugitif de médecin peut ainsi se balader tranquillement dans la ville, hôpitaux compris, sans que personne ne remarque qu’il soit l’homme le plus recherché du pays. Il fait même partie des rares cas (une personne sur un million) qui peut survivre à une chute de 30m et continuer sa route pépère. Trop fort ce Harrison.
On regrettera ainsi surtout cette exagération nécessaire aux besoins de l’entertainment mais dispensable dans son traitement, la traque menée par un Tommy Lee Jones aux abois, cynique et déterminé, suffisant amplement pour nous maintenir en haleine, surtout que ce super marshal de l’extrême arrive sans peine à mener la même enquête que sa proie, trouvant au même moment ce qu’elle pense. Trop fort ce Tommy. Pour le reste, Le Fugitif en met plein les yeux, assurément, fortement aidé par la musique de James Newton Howard et les gros moyens employés, pour peu que l’on adhère à ce type de blockbuster censément sérieux mais finalement très fantaisiste. On préférerait presque la suite sans Harrison tiens.