Quel est l'idéal pour un tueur ? Passer inaperçu ! Effectivement, personne ne remarque M.Robin (Jacques Villeret), modeste serrurier à casquette, bon artisan, bon père de famille, bon mari qui honore sa régulière chaque lundi. Mais celui-ci rêve de grosses voitures et de jolies pépées: il exécute donc des contrats (et des truands) pour gagner la considération de Don Salvador (Michael Lonsdale).
C'est un Mocky réussi: certes, le final est un peu bâclé et il y a de menus temps morts, mais la réalisation est impeccable, les acteurs ne sont pas laissés en roue libre. On s'amuse bien, à coups de trognes mémorables, de répliques cinglantes, et ça devient même assez palpitant: le furet, traqué tant par les truands que par les poulets, se fera-t-il serrer ?
Le plaisir vient aussi, bien sûr, de la distribution, bien fournie, comme on n'en voit plus depuis des années dans le cinéma français: Robin Renucci en flic qui, à force de fréquenter une médecin légiste, tombe amoureux d'elle, Michael Lonsdale en parrain dont le commerce d'huile d'olive est la couverture, Dick Rivers en truand à chapeau mou et cravate à pois, Michel Serrault en ancien spahi (du moins le dit-il) coiffé d'un fez, Karl Zéro en petite frappe pétocharde, Jacques Villeret cachant son flingue dans un énorme sandwich,... Un petit bonheur.