Dans une boite de nuit, Hanna Schygulla et Niels Arestrup, un couple en crise, rencontrent une jeune femme à l'abandon (Ornella Muti), enceinte de six mois, et qui n'a pas d'endroit où dormir. Ils vont se proposer de l'héberger quelque temps, mais le désir du couple pour cet enfant qui va arriver va créer une situation assez particulière.
En voyant ce film, qui est sorti en 1984, difficile de ne pas penser au film de François Ozon, Le refuge, tourné en 2009, car l'histoire est au fond similaire. Ornella Muti y apparait réellement enceinte (comme le fut Isabelle Carré), elle a eu une grossesse non désirée et ne veut pas garder cet enfant (même chose), jusqu'au final qui est identique.
On rejoint une des thématiques de Marco Ferreri, à savoir l'obsession pour quelque chose : dans des films comme Break-up ou Rêve de singe par exemple. Là, c'est le désir d'Hanna Schygulla d'avoir un enfant, alors que son compagnon ne veut (ou ne peut ?) pas. Aujourd'hui, ça serait une forme indirecte de gestation pour autrui, mais qui a crée un scandale en Italie à sa sortie.
Autant l'histoire est intéressante, autant la forme a terriblement vieillie. On sent que nous sommes en plein dans les années 1980, dans ce qu'elle a plus laid, et là, c'est un festival, aussi bien les coupes de cheveux que les vêtements (Niels Arestrup a un pantalon qui fait penser à un pyjama), que la musique (celle qu'on entend en boite de nuit rendrait sourd), , et une lumière horrible. Plus que toute autre décennie, les années 1980 furent celles de la laideur, alors pas pour tout les films bien entendu, mais ça parle aussi d'une époque, où les budgets furent réduits, comme Italie, où les années fastes étaient clairement derrière.
Bien que le film soit réalisé par un homme, deux des scénaristes sont des femmes, d'où le fait qu'on a l'impression de voir un film féministe, déjà par le titre, puis où l'homme (à savoir Niels Arestrup) a la portion congrue, au point de se sentir délaissé par sa compagne qui est attirée par la maternité d'Ornella Muti, mais aussi par sa fraicheur. D'ailleurs, quel idée de prendre un acteur français alors qu'il est clairement doublé (et mal)...
Mais malgré ça, Le futur est femme est un film plus intéressant qu'il n'y parait, avant-gardiste même, sur le droit à avoir un enfant, quel qu'en soit le prix.