Le Gamin au vélo par Ciné Water
Longtemps j'ai mis de côté les frères Daerdenne. Ils ne recevaient, à mes yeux, de prix partout dans le monde qu'en ne mettant que du jamais vu pour l'étranger, une forme de semblant de réalisme à la limite du documentaire à leur sauce, c'est-à-dire avec un côté too much et un pathos à faire pleurer tant la bourgeoisie "intellectuelle" croyant à la vérité de cette vision du petit peuple d'une contrée inconnue que les ménagères.
Dramatisation intensivement ennuyeuse, cette définition que je viens de trouver et qui est autant pompeuse que malheureusement la plupart de leurs films.
Je ne reconnaissais, donc, au début où je les regardais, et ce pour l'ensemble des films, qu'une excellente maitrise de la mise en scène et de cette gestion des acteurs, acteurs sortant de "nulle part". Et c'est encore ce que je reconnais à ce Gamin au vélo.
Les acteurs étaient extrêmement réalistes, humains, drôles ou touchants mais c'étaient les situations qui me semblaient vraiment too much.
Pourtant, plus le temps passait, et surtout leur filmographie, plus je commençais de plus en plus à apprécier les plus récents de leurs films, jusqu'à me dire que je faisais bien de les regarder autrement que pour cette technique minimaliste mais riche en tension et en présence comme chez Aki Kaurismaki, ou le simple fait de me dire que je les avais vus.
Et ce Gamin au vélo est dans cette continuité dont j'espère qu'elle va perdurer, car on est à un point où je considère qu'il s'agit sans aucun doute du meilleur film de ce duo et sans doute celui qui peut le mieux réconcilier ceux qui ne supportent pas leur vision du cinéma.