C'est vrai que c'est rare les films noirs qui se déroulent ailleurs qu'aux USA.
Ici dans une Angleterre méconnaissable (on se croirait à San Francisco), l'intrigue est plutôt intéressante mais comporte quelques facilités narratives décevantes. Il n'empêche que si l'on décide d'y croire, "Brighton Rock" s'avère être un jeu du chat et de la souris assez prenant. Le fait que l'on privilégie le point de vue du méchant est diablement intéressant, surtout que le personnage est bien construit. L'histoire est composée d eplusieurs scènes très intéressantes. Il est tout de même dommage que les personnages ne soient pas plus confrontés les uns aux autres, de ce fait, ça donne l'impression qu'il n'y a pas beaucoup de conflits et que les personnages s'évitent surréalistement.
La mise en scène est plutôt soignée. Un découpage très dynamique qui, malgré quelques maladresses, donne l'impression d'avoir été tourné 20 ans plus tard tant les mouvements fonctionnent. Les acteurs sont bons, l'héroïne est en plus mignonne. Les décors rappellent un peu l'expressionnisme, mais ça aurait pu aller plus loin, notamment dans le jeu d'ombre et de lumière.
Ici je spoile :
Il est à noter que le scénariste avait prévu une autre fin à la base, la demoiselle pouvant écouter les insultes en boucle sur son disque rayé. Personnellement je trouve le happy ending bien plus pervers au vu du traitement du personnage, qui semble avoir eprdu toute sa lucidité. Au fond qu'est-ce qui est pire ? découvrir que l'être aimé retrouvé mort ne vous a jamais aimé ou croire que cet être vous a aimé jusqu'à son dernier souffle de vie ? Découvrir que l'on a échappé à une vie de tristesse ou bien croire qu'on a raté la plus belle chose au monde. Pour moi, ce happy ending est une vraie torture.
Fin du spoil.
Bref, "Brighton Rock" est un polar peut-être un peu mou par moment dans son scénario, et surtout un peu facile pour certaines résolutions, mais ça reste un divertissement bien sympathique grâce à la caractérisation du personnage principal ainsi qu'à une mise en scène nerveuse.
PS : hey, y a le tout premier Docteur Who dans ce film !