Hors-la-loi et icône
True History of the Kelly Gang est au moins la quatrième évocation cinématographique de Ned Kelly, célèbre hors-la-loi australien de la fin du XIXe siècle et devenu icône populaire pour s'être élevé...
le 8 juil. 2020
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Quand j'ai vu une affiche où coexistait quelques uns de mes acteurs préférés (Russell Crowe, Nicholas Hoult et Charlie Hunnam), et le jeune George MacKay, je me suis décidé à voir ce film, sans attente particulière. Et ce film m'a donné une heureuse et surprenante claque.
D'abord, il est à la croisée des genres, insaisissable : biopic, drame, western et film de gangster, et je ne saurais dire comment, avec une pincée de fantastique. Ce film est insaisissable aussi par ses choix esthétiques : censé se dérouler au milieu du XIX° siècle, il mêle a son intrigue des costumes, des thèmes et des visuels tout droits sortis de notre époque. Et l'alchimie prend totalement.
Car l'histoire du gang Kelly c'est d'abord l'histoire d'êtres inadaptés qui se battent pour leur indépendance et leur liberté. L'histoire de rebus d'une société qui s'allient pour créer le chaos et combattre le déterminisme de leur condition. Et rareté, le film s'attarde sur un protagoniste hors-la-loi, ni mysogine ni ultra-virilisé, mais qui remet en cause, en permanence, sa propre masculinité : chez les antagonistes elle est toxique, même si elle s'exprime différemment chez chacun d'eux. Ainsi, ce qui rend Ned Kelly dangereux pour leur ordre établi, c'est à la fois ses crimes, mais aussi sa différence et les robes que portent lui et son gang. Un discours inédit que je croise pour la première fois dans ma vie de cinéphile.
Enfin, la grande force de ce film, au-delà même de interprétation magnifique par les acteurs (George MacKay possédé), c'est sa photographie. Mêlant l'onirisme des road movie et la rugosité des westerns, elle est traversé de délires incroyables, comme ces plans aériens de course à cheval, ou le climax du film, surréaliste, mais tellement en accord avec la folie du personnage et sa poursuite effrénée de liberté.
Un grand film donc, qui passera malheureusement trop inaperçu dans le paysage cinématographique français, mais qui vaut de se perdre pour 2 petites heures dans les forêts australiennes et dans la folie des hommes.
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Créée
le 12 mai 2020
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