Le cinéma sud-coréen, en tout cas ce qui arrive en France, a souvent (pour ne pas dire toujours) été des moments extrêmement importants en termes d'émotion, chez moi : Old Boy, I Saw The Devil, The Chaser, Memories of Murder, etc. bref, tout un tas de films d'une qualité certaine, même dans si cela finit en décevant.
Et le Gangster, le flic et l'assassin( « Histoire de méchants » si on traduit littéralement, selon Wikipedia), ça donne quoi ?
Un mafieux, un flic et un tueur sont dans un bar :
À Cheonan, les gens font leurs vies : les gangs sont légions, la criminalité est en hausse, et les meurtres continuent d'affluer, comme ce type, poignardé à mort dans sa voiture, qui rend interrogatif Jeong Tae-smok, un inspecteur de la police, sur les raisons de ce meurtre.
Heureusement (ou malheureusement, selon la personne), Jang Dong sot, chef de gang redouté, se fait attaquer par la même personne (qui est donc un tueur en série), arrivant à le faire fuir, en finissant cependant blessé.
Le Mafieux et le flic cherchant le même coupable, ils devront se mettre d'accord pour rechercher ensemble le tueur. Mais qui, à la fin, l'aura ?
Réalisation, montage et lumières :
GFC (pour faire court) est très efficace dans sa réalisation; à comprendre que le réalisateur ne s'est pas juste limité à des plans larges, des champs/contrechamps, en bref quelque chose de stérile; on sent l'implication, notamment par des plans longs, de bonnes transitions (par un dialogue, ou un élément de décors), et un montage qui veut raconter quelque chose (passer d'un personnage à un autre, comme si les deux se regardaient).
Mais si un élément ressort de tout le travail achevé dans la forme, c'est l'utilisation de la lumière : la couleur jaune est très présente quand on est dans un environnement lié au chef de gang; à l'inverse, un vert...verdâtre, est clairement mis en avant en présence du tueur. Ma signification personnelle est le luxe pour le gangster, et la peur/la mort pour le tueur.
Malheureusement, cet élément est utilisé de manière, certes intelligente, mais pas suffisamment exploité; au sens où, non seulement le flic n'a pas de couleur attribuée, mais aussi, car il aurait été possible de jouer avec ces couleurs (comme le flic, qui doit passer dans le jaune, par extension par traiter avec le mafieux).
Un manque qui me gène tout particulièrement. Mais moins que le scénario et les personnages.
Histoire, personnages, rythme et musiques :
Si l'histoire en soi est une bonne idée (trois personnages à caractères différents, qui auraient à s'affronter, ou en tout cas à se confronter), serte pas originale, mais ce n'est pas l'important, je pense (Le Bon, la Brute et le Cinglé sont un bon exemple, je pense, de l'efficacité d'une idée simple).
Le problème, pour moi, tient plus de choix de scénarios, d'un rythme parfois bâtard, et d'utilisations de musiques qui rend la chose désagréable chez moi.
Je vois GFC comme un film d'action/enquête, avec des personnages fonctions, mais qui on, contrairement au film sud-coréen cité plus haut, tombé parfois dans le cliché, les rendants désagréables.
L'exemple le plus marquant, en ce sens, est les meurtres du tueur : la musique augmente d'un coup, le ton rendant la chose clichée (je ne trouve pas de terme plus approprié). Tueur qui, au lieu de rester une version du personnage de Javier Bardem dans No country formol Men, a un sous-entendu religieux, au lieu d'être ce personnage d'on on ne connait rien, si ce n'est qu'il est dangereux. Le scénario autour de lui m'a plus paru artificiel, et fait pour faciliter sa poursuite dans l'histoire.
Mais le plus gros problème en termes de personnages doit être celui du flic; grande gueule, bagarreuse, qui veut que justice soit faite, même si ça veut dire collaborer avec un mafieux. Le hic, c'est que je le trouve très antipathique, et finalement, au lieu d'être cet élément de justice, qui sombre peu à peu, et doit accepter certains deals (notamment celui de fin) pour parvenir à vaincre le mal incarné, certaines de ces réactions sont finalement peu impactant, étant donné son personnage.
De plus, il n'y a jamais vraiment de confrontation entre les trois, de manières simultanées; le plus grand perdu en ce sens est le flic : il ne possède pas de vrai combat avec le gangster (même si ce dernier est une machine à tuer, je pense qu'il aurait été bon; je souligne cependant qu'il y a un affrontement sur la traque du tueur), mais surtout avec le tueur en série; en fait, l'interaction vient surtout du duo flic/gangster, le tueur étant à l'écart; au lieu de faire un trio qui aurait pu, séparément, avoir des confrontations, pour un affrontement final (entre les personnages, s'affrontant sur ce qu'on devrait faire de lui, et le tueur, qui se dirait que c'est le moment pour les tuer), il en résulte une déception, chez moi.
Conclusion :
S'il est divertissant, et qu'il a des choses à montrer, Le Gangster, le flic & l'assassin a été décevants par l'utilisation de son histoire, ses personnages, son rythme, et ce qu'il aurait pu dire par la lumière. S'il reste un film plus que correct (avec Ma Dong-seok en excellent gangster, en plus de son rôle touchant dans le Dernier Train pour Busan), il ne me marquera pas autant que le reste de la production sud-coréenne.