Le Garçon et la Bête
7.6
Le Garçon et la Bête

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda (2015)

Maître et Disciple: le maniement du sabre avec le coeur !!!

Juste un grand Waouw !!! Le garçon et la bête, LA claque xxl ! Après La traversée du temps (bien sympathique), le très bon Summer Wars et le génialissime Les Enfants Loups: Ame & Yuki, Mamoru Hosoda fait son retour sur les écrans après 4 ans de silence avec son dernier bébé. Le défi était pourtant on ne peu plus difficile tant les enfants loup avait mit la barre haute en terme d'émotion mais Hosoda ne s'est pas reposé sur ses lauriers et nous offre ici un vrai délice, une oeuvre incroyable qui n'a pas à rougir de passer en deuxième puisqu'elle est au moins aussi bien réussi que le précédent chef d'oeuvre du réalisateur. Avec ça, il n'est dorénavant plus possible de négliger la filmographie d'Hosoda dont la plupart des films mériteraient leur place au panthéon des chefs d'oeuvre de l'animation japonaise avec celles du magicien Miyazaki !
Le garçon et la bête nous entraîne au Japon de nos jours ou, dans les ruelles étroites de Shibuya, se trouve un passage secret vers le monde de Jutengaï, un monde ou la population se trouve être à 100% composée d'hommes bêtes. Dans ce royaume d'animaux anthropomorphes, alors que le seigneur s'apprête à prendre sa retraite pour se réincarner en divinité, 2 fières guerriers se battent pour obtenir la succession: Iozen, un homme sanglier sage et valeureux entouré de nombreux disciples et Kumatetsu, un homme ours doté d'une force brute mais d'un caractère de cochon (xd) à cause duquel il ne trouve aucun disciple. Un jour, Kumatetsu en expédition dans le monde des humain, croise la route de Ren, un jeune garçon de 9 ans en pleine fugue. L'homme bête lui propose alors de faire de lui son disciple alors, intrigué, Ren le suit jusque dans le monde de Jutengaï. D'abord conflictuelle, la relation entre Kumatetsu et son disciple humain (qu'il a rebaptisé Kyuta entre temps) va alors évoluer; la bête comme l'humain vont alors apprendre à se connaître dans l'apprentissage du sabre et le combat. Mais les années passent et Ren/Kyuta, dorénavant âgé de 17 ans, partagé entre le monde des bêtes et celui des homme qu'il meurt d'envie e connaître doit faire des choix, des choix qui détermineront la suite de sa vie.
Voilà pour le pitch global. Verdict: Une très très bonne surprise vraiment ! Une réussite totale à tous les niveaux à travers une aventure riche en action et vraiment émouvante. Dès le début on est pris dedans et le charme du film nous envoûte jusqu'à la fin des 2 heures sans jamais faiblir. L'introduction est rapide, clair, on est très vite familiarisé avec les personnages pour lesquels on sera vite amener à ressentir une profonde sympathie. Là ou les enfants loups: Ame & Yuki laissait le fantastique au second plan comme cadre dramatique (ce qui n'était pas le moins du monde un défaut en sois), à contrario dans le garçon et la bête, le fantastique est un élément central du récit puisque cette fois on a pas affaire à des êtres anthropomorphes qui doivent s'inclure dans la société humaine contemporaine mais l'inverse, un jeune garçon devant se faire une place dans un monde d'animaux anthropomorphes. Hosoda prend des risques et c'est tant mieux car à aucun moment on ne ressentira de biais au niveau de la qualité narrative, aucun aspect prévisible qui prouve que le gars maîtrise complètement son histoire sur le bout des doigts. Les personnages sont absolument inoubliables, très marquants ! Déjà le personnage de Ren/Kyuta, petit garçon ayant perdu sa mère et dont le père est trop occupé qui a refusé sa famille d'accueil. On est bien loin des archétypes clichés car ce petit bonhomme n'est pas naïf, il est un peu antipathique sur les bords. On accompagne sa métamorphose tout au long du récit, ainsi on voit le petit garçon insolent de 9 ans se transformer en un robuste guerrier maniant le sabre et les arts martiaux.
Le fait qu'il apprend à redécouvrir ses origines humaines nous rapproche un peu du portrait d'un Tarzan; ainsi on le verra découvrir l'amour, la littérature ect.
Le personnage de Kumatetsu, tout aussi génial que son disciple, un véritable ours borné et ronchon doublé d'un tas de muscle à la combativité fougueuse et sauvage. Badasse dans les scènes de combats et hilarant dans les séquences d'entraînement ou on rigole de sa médiocrité en tant que professeur. Son personnage est tout aussi profond dans la mesure ou


il s'identifie à Kyuta qui lui rappel comment il était à son âge à savoir une tête brûlée en manque d'amour paternel. A partir de là la relation entre eux deux s'approfondie et ne se résume plus qu'à celle d'un maître et son disciple mais à celle d'un père et son fils adoptif car Kyuta aussi, ayant été délaissé par son père voit en Kumatetsu une figure paternelle.


On a aussi d'autres personnages comme le bonze et Tatara (le compagnon de Kumatetsu) qui n'apporte pas grand chose en soit à l'action mais dont les commentaires servent bien à détendre l'ambiance; ils auront tout de même leur importance au moment venu dans les choix de Kyuta.
Les scènes d'action sont intense, des punchs et de l'émotion avec des combattants qui se battent pour leur honneur, ou on les voit saigner, suer à grosses gouttes et pourtant rester toujours debout et droit...tant de virilité ça file des frissons srx ^^. L'émotion qui se dégage du film est impressionnante, tant par la relation qui s'approfondie tout au long entre le maître et son disciple que celle entre


Ren et Kaede, la fille (humaine) qui lui réapprend à lire et à apprécier les oeuvres littéraires comme Moby Dick (on retrouve en elle la "jane" de Tarzan), oeuvre à travers laquelle elle fera comprendre à Ren que celui qu'il combat c'est lui même


Le personnage de Kaede est loin d'être inutile


elle guidera les choix de Ren, lui transmettra ses passions et lui permettra de l'aider à trouver sa voix.


Ainsi, plus qu'entre deux monde, c'est entre 2 personnes chères à son coeur que Ren/Kyuta hésite (on peut tout à fait souligner le tiraillement du personnage en quête d'identité par ses 2 prénoms).
Niveau visuel ça tient la route, on reconnaît bien la pâte graphique d'Hosoda qui a fait le charme de ses précédentes oeuvres, de cette façon, l'immersion est facile car on est en terrain connu. Plein de couleurs et des paysages variés entre le Japon urbain très branché de nos jours et la cité de Jutengaï à l'architecture plus antique avec notamment son arène faisant fortement penser au Colisée espagnol.
Hosoda a aussi pu se faire plaisir en diversifiant les races d'animaux humanisés dans cet univers,


(en découlera plus accessoirement une mini thématique sur le racisme et la xénophobie entre humains et homme bête même si on attend pas le niveau de Zootopie de Disney).


Les propos ne manquent pas, il y a vraiment une approche humaine, intime des personnages qu'ils soient humains ou bêtes, et des fois on va même jusqu'à remettre en question qui est la bête et qui est l'humain ?
D'ailleurs petit aparte, le duo Ren-Kyuta/Kumatetsu nous rappellera vaguement les personnages de Mowgli et Baloo dans le livre de la jungle comme quoi, on arrive toujours que ce soit chez Miyazaki, Hosoda ou autres, à retrouver une certaine inspiration Disneyienne.
Voilà, je pense avoir fait le tour du film, que du bon ! Le garçon et la bête est un pur chef d'ouvre, qui succède honorablement aux enfants loups, à travers une oeuvre de la japanimation unique en son genre, fantastique avec des personnages humains et anthropomorphes, une amitié poignante entre un maître et son disciple. Le film entre directement dans mon top 3 des meilleurs films d'animation japonais avec les enfants loups: Ame & Yuki et Princesse Mononoké de Miyazaki. 20/20 rien à dire.

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le 15 oct. 2016

Critique lue 895 fois

20 j'aime

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L_Otaku_Sensei

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