Un film qui dénote

« Le Garçon et la Bête » est clairement un très bon film, néanmoins il n’est pas exempt de défauts. L’histoire s’intéresse à la relation entre un jeune garçon en crise identitaire et une bête qui peine à prouver sa valeur aux yeux de son peuple, mêlant plusieurs thèmes et offrant plusieurs lectures, le film est très original, peut-être parfois trop, notamment dans la grande variété des intrigues.
Pour commencer, j’ai aimé les personnages, très réalistes dans leurs définitions, et même le peuple des bêtes, très convaincant. J’ai adoré l’animation, la technique est le point fort de l’œuvre. J’ai aimé l’intensité dramatique de l’histoire et sa dimension fantastique.

J’ai moins aimé la longueur du film, 2h00, et on les sent passer. Lorsqu’on croit que c’est fini, l’intrigue repart ailleurs, et le film s’égrène lentement, trop lentement. Je n’ai pas apprécié le manque d’harmonie entre les intrigues et la façon dont elles s’amalgament difficilement. On a le sentiment de visionner un tout autre film durant les vingt dernières minutes avant le dénouement, avec ce personnage qui perturbe l’intrigue principale et débarque dans la conclusion comme un cheveu qui tombe dans la soupe. Ce n’est pas que j’ai détesté son intervention, bien au contraire j’ai même apprécié ce passage à sa juste valeur, mais il dénote vraiment trop avec le reste de l’histoire, ce qui créer un réel déséquilibre.

Je suis perplexe quant au choix de l’apparence des bêtes, trop caricaturale dans leurs expressions, et j’aurais préféré une approche plus subtile. Cela dénote avec le soin qui a été apporté pour leurs personnalités. L’image dessert l’intention.

Pour finir, je dirais que le réalisateur, Mamoru Hosoda, est un homme talentueux, qui sait nous emporter dans une histoire, et même nous faire oublier les défauts d’une œuvre en mettant en avant ses qualités. J’aurais tout de même préféré « Les enfants Loups », mais « Le Garçon et la Bête » n’a pas à rougir de la comparaison. Je me suis laissé aller dans cette histoire avec bonheur. J'ai adoré, et j'ai su oublier les petits défauts pour ne garder que le meilleur.

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