Le Garçon et la Bête
7.6
Le Garçon et la Bête

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda (2015)

Moi qui avait été laissé de côté par "Ame et Yuki Les enfants loups" ne savais pas trop à quoi m'attendre quant à ce "Garçon et la Bête", aux critiques pourtant unanimes et à l'affiche sublime.
Porté par ma curiosité j'ai découvert, avec le plus grand des plaisirs, ce sublime film d'animation japonais, capable de faire pâlir ceux de Hayao Miyazaki.
Tout d'abord, quel ravissement !
L'animation est superbe, mêlant avec adresse images en 3D et dessins traditionnels, superposant habilement les genres et jouant avec les couleurs. Hosoda, grâce, de plus, à un travail sonore formidable, crée instantanément des ambiances, douces, heureuses et apaisantes, où les couleurs flashy de la ville et son fourmillement sonore se mêlent aux lumières tamisées et au calme médiéval du village des animaux. Le passage entre les deux mondes se fait donc avec la plus grande aisance grâce à ces qualités sonores et esthétiques qui font véritablement voyager.
Là est un point osé du scénario, original s'il en est ; le voyage se fait sans déplacement.
Plus initiatique et ascétique. L'intrigue jongle ainsi avec de beaux enjeux ; rôle de la paternité dans la construction d'un enfant, la famille, la société et les clivages entre jeunes. Ramenant ces sujets corsés au monde des animaux, Hosoda réussit son pari. Anthropomorphisé, le film n'en perd nullement de sa puissance (voire même prend plus d'ampleur). On y rit beaucoup, on y est aussi ému. Cela grâce à des personnages riches, caractéristiques et souvent très drôles qui donnent au film une vraie ampleur en ôtant à ce pari animal son côté anecdotique pour, entre chamailleries comiques et combats homériques, lui donner véritable signification.
Jouant ainsi entre les émotions, le film glisse ça et là de très belles scènes épiques (comme cette ouverture hallucinée qui nous expose directement les enjeux), entre combats et séquences d'initiation et d'entraînement.
Dommage que les vingt dernières minutes, soudain compliquées et faussement sombre délivre un final un peu niais dont ce film, brillant et émouvant, ce serait bien passé.
Courez donc rejoindre le royaume des bêtes.

Charles_Dubois
8
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le 6 févr. 2016

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Charles Dubois

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