Le garçon et la bête c'est la consécration pour Mamoru Hosoda. Pour ceux qui ne le connaissent pas, on lui doit la traversée du temps, Summer Wars et Les enfants loups : Ame et Yuki. Ce film reprend les éléments déjà présents dans les précédents et en fait une oeuvre tant divertissante que touchante.
Hosada est avant tout un réalisateur du mouvement. Si les dialogues sont nombreux, on ne s'arrête pas de vivre pour parler, ni pour réfléchir, ni pour rien. On vit dans ses films. Si bien que le film est très dynamique et les mouvements donnent une impression de puissance que l'animation peine à rendre bien souvent. Mais pas chez Hosoda. On ne s'ennuit jamais.
L'humour y a aussi sa part de responsabilité, comique de scène, de langage et même de référence, la salle a ri tout au long de la séance. Le film était en VO (pour moi c'est obligé) et quelques enfants étaient présents : eux aussi rigolaient, même si je doute qu'ils pouvaient lire. L'oeuvre est ainsi universelle, elle se sert tant de l'image que du son pour donner au spectateur son lot de rire.
Mais aussi d'autres émotions. J'ai été plusieurs fois ému par les situations du film elles aussi universelles : la relation parent-enfant, les rapports avec autrui et le libre-arbitre. Et apeuré aussi. Car si le film est drole la plupart du temps, certaines scènes sont bien plus effrayantes. Et la facilité avec laquelle le réalisateur nous emmène d'une émotion à l'autre force le respect.
Avec la disparition de 2 grands réalisateurs de l'animation (Miyazaki retraité et Kon décédé;;; p*tain ! ça passe toujours pas comme nouvelle), je me demandais qui prendrait la relève. Curieusement ce film me semble rendre hommage à ces 2 auteurs, tant les clins d'oeils sont nombreux, principalement à Princess Mononoke et Paranoia Agent/Paprika dans certaines scènes. Nul doute que ses prochaines oeuvres feront parler d'elles.