Friand de découvrir de nouvelles japonaiseries (et non « niaiseries »), votre serviteur s’est presque précipité en salle pour découvrir la nouvelle réalisation de Mamoru Hosoda, lui qui commence sérieusement à se faire un nom dans l’animation après La Traversée du Temps, Summer Wars et Les Enfants Loups, tous auréolés de succès critique et public.
Certains s’enflamment et vont même jusqu’à déclarer qu’on aurait trouvé en Hosoda le digne successeur de Miyazaki.
Mais en faut-il vraiment un, d’abord? Pourquoi fabriquer un héritier à chacun quitte à traîner dans la boue le caractère unique de l’aîné?
D’autant que les œuvres d’Hosoda et Miyazaki n’ont pas grand chose en commun. Certes, le premier quart d’heure du Garçon et la Bête nous fait penser au Voyage de Chihiro pour cette découverte d’un monde inconnu peuplé de créatures humanoïdes et, dans un premier temps, hostiles mais Hosoda se démarque par son désir de raconter un récit initiatique où il faut combattre le mal par le mal. Nous sommes donc très loin des vertus pacifistes du cinéma de Miyazaki.
Le Garçon et la Bête nous offre pourtant quelques fulgurances de poésie et de rigolade mais son dernier quart ne pourra malheureusement pas contredire le public considérant les animes japonais comme étant « bruyants et violents » tant l’œuvre s’enlise dans une confrontation finale reprenant tous les poncifs du dessin animé pour adolescent à la Naruto alors que le long-métrage laissait présager d’une issue plus subtile et moins manichéenne jusqu’alors.
Le film reste un bon moment de cinéma et demeure par instants un bijou d’animation mais le style d’Hosoda manque parfois de finesse et d’unicité, sans pour autant être avare en thématiques intéressantes. Un cinéaste à suivre, donc.