Les gamins en folies
Alors qu'un cow-boy, William "Billy the Kid" Bonney semble errer dans le désert, c'est à ce moment-là qu'il rencontre un éleveur anglais qui va lui proposer un boulot et le traiter comme son égal...
le 19 févr. 2015
28 j'aime
6
Avec Le Gaucher, Arthur Penn - qui connaîtra plus tard des succès retentissants avec La Poursuite impitoyable (1966), Bonnie et Clyde (1967) ou encore Little Big Man (1970) - ne passe pas loin de signer un coup de maître pour son coup d'essai. Le thème de son premier long-métrage, adapté d'une pièce de théâtre de Gore Vidal, est classique, puisqu'il s'agit une nouvelle variation sur l'un des personnages emblématiques de l'histoire américaine : Billy le Kid. Mais, bien que dépossédé de tout contrôle sur son film à partir du montage, son résultat final s'avère particulièrement concluant.
Le film relate, de façon assez proche de ce que l'on considère comme la vérité historique vraisemblable, les dernières années de la brève vie de William Bonney et son rôle dans la guerre du bétail du comté de Lincoln : la rencontre avec l'éleveur John Tunstall, qui le prendra sous son aile et deviendra comme un père de substitution ; l'assassinat de ce dernier par un groupe mené par le shérif véreux William Brady ; le meurtre de ce dernier et d'un de ses complices ; la fuite d'une maison en flammes dans laquelle il sera sérieusement blessé et brûlé ; le rejet de l'amnistie proclamée par le gouverneur général du territoire du Nouveau-Mexique ; la rencontre avec Pat Garrett avec qui il se lie d'amitié ; les meurtres des deux autres assassins de Tunstall ; l'arrestation et la spectaculaire évasion de la prison de Lincoln ; et enfin la mort, donnée par le pistolet de Garrett.
Habilement mis en scène et filmé, The Left-Handed Gun offre une vision plus sérieuse et plus sombre du destin de Billy le Kid que l'insipide Le Réfractaire (David Miller, 1941), et moins mélancolique que le crépusculaire Pat Garrett & Billy le Kid (Sam Peckinpah, 1973). Paul Newman, qui y tient l'un de ses premiers grands rôles, livre une composition très particulière de ce personnage mythique, constamment tiraillé entre des comportements adulte et enfantin, entre la mélancolie et le rire, la violence et la douceur, la colère et la séduction. Dans la droite ligne de sa formation à l'Actors Studio, il rend le personnage du Kid à la fois touchant et inquiétant, et au final très juste, malgré la petite quinzaine d'années d'écart avec le rôle. Grâce à lui, mais aussi au reste du casting emmené par le très bon John Dehner en Pat Garrett, Le Gaucher se révèle un western assez captivant, parfois un tantinet bancal, mais globalement très réussi.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes westerns, Les westerns de Paul Newman, Les westerns avec Billy le Kid, Les meilleurs films avec Paul Newman et Les meilleurs films de 1958
Créée
le 7 févr. 2017
Critique lue 567 fois
4 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Le Gaucher
Alors qu'un cow-boy, William "Billy the Kid" Bonney semble errer dans le désert, c'est à ce moment-là qu'il rencontre un éleveur anglais qui va lui proposer un boulot et le traiter comme son égal...
le 19 févr. 2015
28 j'aime
6
Ce gamin n'y voyait pas à mal. William Bonney est un jeune cow-boy un brun idéaliste, sans doute plein de bonne volonté et soucieux de faire oublier son passé ombrageux. L'introduction du film est en...
Par
le 31 juil. 2011
22 j'aime
11
Le Gaucher est une sorte d'anti-western, une étude presque psychanalytique du personnage de William Bonney dit Billy the Kid ; au diable l'épopée et l'imagerie du Far West triomphant, le Billy...
Par
le 3 oct. 2018
17 j'aime
17
Du même critique
Étonnant... Je viens de voir ce film qui s'intitule La Tour sombre, mais qui n'a rien à voir avec l'excellentissime série de romans de Stephen King... Et pourtant, j'ai bien cru voir le nom de...
Par
le 18 oct. 2017
27 j'aime
6
La Main au collet est la preuve indiscutable qu'autrefois, la Côte d'Azur n'était pas bétonnée... Qui l'eut cru ? Tourné durant l'été 1954, le vingtième film américain d'Alfred Hitchcock, qui s'ouvre...
Par
le 3 mai 2017
26 j'aime
12
Un film qu'on pourrait qualifier de jeunesse, bien qu'Alfred Hitchcock eut alors près de 40 ans, tournât son seizième long-métrage parlant et s'apprêtât à quitter son île natale pour les États-Unis...
Par
le 4 avr. 2017
25 j'aime
10