Faire voyager le gendarme le plus phénoménal du cinéma français à l’étranger ! C’était l’idée de Louis de Funès quand il s'est rendu compte que le premier volet a obtenu un succès très inattendu, pas seulement en France mais également à l'exportation. Plusieurs pays de l'Europe auraient pu être une zone de tournage favorable pour cette série mais non, les producteurs ont osé faire agir leur protagoniste infatigable aux États-Unis, loin d’être un pays comparable à la France. Des grimaces, des bêtises, des quiproquos, des problèmes, tout fut multiplié par deux dans cette suite où les gendarmes de Saint-Tropez ont été choisis pour représenter la France lors d'un congrès international de la gendarmerie à New York. Les producteurs adorent lui faire subir des malheurs et lui compliquer la tâche, ça se voit très bien, rien que par la présence de sa fille non désirée dans les rues de la Grosse Pomme, apparaissant à tous les coups comme un fantôme.
Humour décalé, action folklorique, divertissement simplet, la recette est la même que celle du premier, avec une exploitation maligne de la ville de New York pour la rendre hommage comme la superbe, longue et parodique séquence de danse collective avec Ludovic et les voyous de Broadway, nous faisant agréablement rappeler au film musical West Side Story. Sans omettre la scène du baseball, la leçon d’anglais et également la course-poursuite dans l’immeuble en travaux, filmée comme une production avec Charlie Chaplin. Louis de Funès a toujours la pêche pour dessiner sans doute son personnage le plus mythique de sa carrière. Il ne se limite à rien, ose tout, agit sans réfléchir et ridiculise les Américains sous un ton ironie et jubilation, campant presque le rôle d’un espion. Même si ce dernier tient carrément toute la vedette, les autres acteurs du premier volet répondent à l’appel pour également semer la pagaille dans leurs péripéties comme Michel Galabru croyant que Louis a des hallucinations à chaque fois qu'il voit sa fille ou le très grand malchanceux Jean Lefebvre qui fut obligé de rester dans un lit d’hôpital, pendant tout le séjour.
Pas de temps mort, l’humour est quasi présent, et sous toutes les formes visuelles. C’est une sorte de caricature franchouillarde à prendre au second dégrée, voire même au troisième dégrée, juste à prendre pour le plaisir et la détente. J’étais fort étonné que les producteurs aient pris autant de risque de faire aventurer Louis de Funès dans une ville qui ne lui est pas familière mais le résultat est là, en plus, c’est comme si on regarde le premier volet puisque le scénario de cette suite est un peu similaire à celui du premier, sauf que les choses ne se déroulent pas de la même manière. En tout cas, le succès est là, c’est la définition même de la comédie française, même si les Américains n’ont pas apprécié que Louis commentent des bêtises dans leur propre ville, alors que cela n'a absolument rien de moqueur. 7/10
- My flowers are beautiful !
- Yours flowers are not beautiful !