Associée bien évidemment à la Côte d'Azur de Saint-Tropez, la saga déménage exceptionnellement ici à New-York afin d’exploiter une recette qui vient de faire ses preuves au box-office. Un peu à part dans la série, ce second opus développe cependant les thèmes et les personnages présentés lors du précédent film (il intègre aussi la bonne sœur même si celle-ci ne parviendra pas ici à convaincre Cruchot de le conduire) et se révèle bien plus réussi que le précédent. Avec un scénario plus cohérent (les scènes s’enchaînent plus logiquement et ne donnent pas le sentiment d’être une enfilade de sketches forcément inégaux), un rythme parfaitement dosé et des rebondissements bien sentis, on tient là un ensemble bien plus homogène.
Surtout (et c’est ce qui fait la force des Gendarmes et des films avec de Funès), ce second opus se nourrit davantage des différentes confrontations entre les personnages. De Funès a de nouveau des soucis avec sa fille mais le prétexte est ici bien plus intéressant que dans le premier volet. Les rapports entre Louis de Funès et Michel Galabru (dix fois mieux utilisés que précédemment) prennent ici une toute autre dimension. Les mésaventures de Jean Lefebvre sont amusantes et la partition récitée par les autres gendarmes est plus juste. Autrement dit, le film exploite parfaitement des personnages qu’il avait simplement esquissés lors du premier opus.
Les scènes hilarantes ne manquent pas (la leçon d’anglais, la cuisson du beefsteak, la séance chez le psy, le baseball) et les dialogues sont plus affutés. Louis de Funès en profite pour rendre hommage à certains de ses alter-ego (on pense parfois à Charlot ou à Buster Keaton) avec des scènes jouant beaucoup sur la gestuelle, notamment des cascades et des courses-poursuites. Si on y ajoute quelques clins d’œil (dont un à West Side Story, que je trouve personnellement un peu long et ridicule, qui permet une nouvelle scène chorégraphiée – on en trouve beaucoup dans les films de de Funès), on aboutit à un résultat qui regroupe tous les ingrédients qui font les succès des films de l’acteur. Tout n’est pas parfait ici, loin de là, mais que c’est sympathique !