Le Gendarme de Saint-Tropez par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Le gendarme Cruchot est loin d'être un représentant de la loi très commode. Il officie dans un tout petit village de Provence avec un zèle très affirmé en vivant seul avec sa fille, la ravissante Nicole, qui n'a pas un environnement familial des plus faciles. Un beau jour un courrier urgent parvient à notre gendarme lui apprenant qu'il est muté à Saint-Tropez. Sous les ordres de l'adjudant Gerbert, notre nouvel arrivant à la gendarmerie de Saint-Trop, tout fier d'une promotion au titre de "maréchal des logis CHEF", va changer d'emblée l'ambiance décontractée de l'équipe en place. Celle-ci va être notamment appelée à lutter contre les nudistes qui occupent un coin de plage. Pendant ce temps sa fille Nicole va tenter de se faire des amis sous le regard réprobateur de son père.


Qu'ils étaient sympas ces gendarmes de Saint-Tropez avant l'arrivée de Cruchot qui jouait déjà les terreurs dans son petit village perdu dans la montagne bien calme. Cette nouvelle affectation accompagnée de sa promotion a dopé notre Cruchot qui fait bien des misères à ses collègues peu habitués à tant de discipline. La pétanque habituelle se change en exercice sous l'œil étonné de l'adjudant Gerber quelque peu surpris de la virulence de son nouvel adjoint. Ce n'est plus une simple chasse mais la guerre que déclare ce représentant de la loi, hargneux au possible, aux nudistes bien inoffensifs. Si Nicole tente de se faire des amis dans son nouveau port d'attache parmi de jeunes snobs, elle pose aussi bien des problèmes à son papa qui essaie tant bien que mal de la chaperonner un maximum. Les subalternes, habitués à se la couler douce, en voient de toutes les couleurs et vont se mettre tant bien que mal aux "travaux forcés" instaurés par Cruchot. Celui-ci parviendra par sa persévérance dans l'intransigeance, par sa bravoure mais aussi grâce au hasard à devenir un héros local admiré de la population et des estivants sauf... de ses collègues.


Remettons-nous dans le contexte de l'époque. Le cinéma populaire se devait d'être sage et moraliste et par ce film, il faut dire que dans le genre, nous sommes servis. Un bon français devait se choquer des nudistes, des tenues excentriques et des soirées tapageuses d'une certaine jeunesse aisée ou non. C'était l'époque où un certain style de cinéma s'engluait dans la bonne vielle moralité afin de ne pas choquer les jeunes et moins jeunes publics du Septième Art. Là, Jean Girault ne risquait pas d'être interpellé pour ce motif car ce film est d'un conventionnel absolu. Bien sûr on pourra toujours trouver que cette comédie se laisse regarder et peut faire esquisser quelques sourires. Cela est surtout dû à une équipe de comédiens dominée par un Louis de Funès en pleine éclosion, encore plus grimaçant, gesticulateur, calculateur et ronchon que d'habitude. Il incarne Cruchot, ce bon serviteur de la République et cet excellent représentant de l'ordre. L'adjudant Gerbert, bien forcé de suivre l'hyperactivité de son second, nous permet de redécouvrir un Michel Galabru, immense comédien qui aura malheureusement tourné beaucoup de films de seconde zone et peu de chefs d'œuvre par rapport à son talent. Et puis il y a les autres gendarmes un peu simples et désemparés joués par une bande de comédiens adeptes des comédies populaires à savoir: Christian Marin, Jean Lefebvre, Guy Grosso et Michel Modo. Geneviève Grad est assez adorable dans le rôle de Nicole qui a bien du mal à se sortir de l'intransigeance de son teigneux de père. Jean Girault ne lésinant pas sur la distribution nous présente un Claude Piéplu en richissime snob désagréable. La curiosité vient aussi de Patrice Laffont dans un rôle mineur de jeune fils à papa dévergondé.


Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire sur ce film bien populaire, un brin démodé mais qui fait encore la gloire de certaines chaînes de télé en trouvant tout de même le moyen d'attirer un nombreux public familial. Que demander de mieux à Jean Girault ? Pas grand chose, il a encore fait bien pire. Alors n'étant pas trop rancunier et m'étant tout de même pris à sourire lors de certaines scènes, je mets la moyenne à cette leçon de bonne conduite franchouillarde.

Grard-Rocher
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le 10 mars 2014

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le 7 mars 2014

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