Pilote décès : chauffeur de corbillard... On connaissait "l'atterrissage Colonel ": celui d'un Général n'est pas mieux !... Plus tu es gradé, plus tu tombes de haut !
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Pour expliciter ma note pas très flatteuse de ce film malgré la réputation du réalisateur Helmut Käutmer,, beaucoup d'interrogations chez moi :
- drôle d'idée alors qu'on sortait de la deuxième guerre mondiale de ré-évoquer si rapidement ces sordides périodes, surtout émanant d'un allemand...Tentative de regrets, de rémission des péchés malgré une haine des inhumains SS ?
- film dérangeant dans cette période depuis 2022 où Hitler renaît de ses cendres sous la forme d'un clone envahissant l'Ukraine au mépris de toutes les accords internationaux. Tel le sale moustachu allemand crevé dans un trou à rats qui reniait ses traités de paix au lendemain de leurs signatures.
Le monde vit aujourd'hui comme à l'extérieur d'une cocotte minute dont le clapet de sécurité est bloqué,et qui s'apprête à la voir vous "péter" à la figure... Alors, ces récits de grand papa sentant la naphtaline pourraient avoir un intérêt en période sereine : l'actualité dépasse de nos jours la fiction de ces évènements surannés. Qui se souvient encore qu'en 732, Charles Martel battait les arabes à Poitiers ? Et est-ce que ça a apporté quelque chose ?
D'où mon intérêt très mitigé pour cette guerre des boutons dorés, en ces temps actuels où LCI vous développe tous les soirs à la télé et depuis 2022, les atrocités que subit chaque jour l'Ukraine, qui n'aspirait pourtant qu'à la paix et à la productivité, pour se voir violée par un chefaillon chauve et despote voulant se donner des airs de démocrate bidon et de tsar en papier carton...
Regard dans le rétro :
1941, l'offensive boche en Russie s'embourbe devant Moscou et General der Flieger Harry Harras, (Curd Jürgens) héros de la guerre 1914-1918, intendant dans l'armée de l'air allemande ne cache pas son mépris pour les nazis... Un rôle inspiré du pilote de chasse Ernst Udet, séducteur, BCBG et bon vivant, au service de l'Allemagne...
Les plus hauts gradés sentent déjà qu'ils ne vont pas gagner cette guerre dans laquelle la grenouille d'Hitler a voulu se faire plus grosse que le bœuf. Harras refuse de mettre son haut grade sous la bannière des casquettes à tête de mort , et les SS vont commencer à le harceler....
En même temps, on s'inquiète dans l'aéronautique allemande, des accidents inexplicables d'un prototype de bombardier que Harras, lui, commence à comprendre...
Ca part un peu dans tous les sens, une idylle se noue même pour nous distraire mais inefficace, on se sait trop où le réalisateur Käutner (1928-1980) veut nous emmener et tout ce récit à plans divers nous désoriente un peu à suivre trop de pistes à la fois...
Récit historique mais pas très enthousiasmant à suivre, et sans empathie possible pour le spectateur... La fin ne surprendra pas les historiens, et on la devine même si elle n'est pas trop logique.
Helmut Käutner, fut un des réalisateurs les plus influents du cinéma allemand d'après-guerre qui s'est fait connaître pour ses adaptations littéraires sophistiquées. Les trois films qu'il réalisa sous le Troisième Reich furent si peu marqués par l'idéologie nationale-socialiste qu'ils furent d'ailleurs censurés par Goebels. Cette aversion se retrouve dans le personnage d'Harras.
Le réalisateur prolifique a créé trente-sept longs métrages de 1939 à 1962 avant de dériver vers la télévision. Ce film-ci a engrangé en 1955 : 1 602 874 spectateurs en salles mais sans franchir le seuil minimal de deux millions du box-office et dans une année fertile en bons films. Jugez-vous même : l'excellent "Fenêtre sur cour" d'Hitchcock n'était qu'à la quarante sixième et dernière place place !
C'est "le film" de Curd Jürgens qui donne toute sa dimension à ce spectacle et qui porte à lui seul le film sur les épaules malgré un casting très bien choisi et aussi admirable. Francophone, le comédien doubla lui-même la version audio française et c'est un régal d'authenticité que de la reconnaître avec cette pointe d'accent ajoutant à l'authenticité de son personnage !
Général en diable, certes, mais pas film endiablé et du reste tiré d'une pièce de théâtre.
On se serait aussi passé des diverses chansons, agapes et autres dragées au poivre faisant remplissage : 117 minutes, c'est bien trop long pour ce genre d'histoire... Quant aux manifestations de séduction, elles sont bien dans le style allemand : chichiteuses, rares, timorées, et bien trop inexploitées.
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Arte le 07.03.2024-