"Le Goût de la Cerise", universellement encensé et pourtant bien plus difficile que les autres œuvres de Kiarostami, constitue une formidable rupture dans le travail de ce dernier, qui réinvente littéralement ici les règles de son art, pour nous entraîner dans une effrayante - et paradoxalement sublime - recherche de la liberté à travers le suicide. En suivant un homme qui veut s'effacer du monde, il dévoile pour la première fois la noirceur de son inspiration, mais aussi l'exigence de son épicurisme, ce qui rend "le Goût de la Cerise" - qui semble souvent n'obéir à aucune règle de cinéma connue - terriblement rebelle par rapport aux principes de la Révolution iranienne. [Critique écrite en 1998]