Un film qui oppose la sincérité naïve à la vanité. Sincérité pour le personnage de Bacri, peu éduqué, beauf et inintéressant de prime abord, mais sincèrement touché par une œuvre de manière inattendue. Sincérité aussi du personnage de Chabat qui se laisse malmener, selon son collègue, et qui persiste à pratiquer la flûte traversière, un instrument qu'il joue si mal et qui lui convient si peu que ça en est comique, mais dont la finalité n'est finalement pas la virtuosité égoïste mais le jeu collectif.
S'opposent à ces profils des artistes, fins connaisseurs ou hommes d'expérience désabusés, qui ne distinguent plus la simplicité, l'envie, l'honnêteté autour d'eux et ne sont plus capables que de mépris et d'abandon.
Finalement, je comprends ce film comme un rappel, une histoire pour se rouvrir les yeux, retrouver une naïveté dans ses relations au monde, à l'art comme aux gens.
Les personnages sont nombreux mais ont le temps d'être plus complexes qu'on pourrait le penser, on n'a pas selon moi affaire ici à une simple démonstration avec idéal-type du gentil bébête et du méchant bobo (bien que je l'ai un peu présenté comme ça mais je ne vais pas raconter tout le film ici non plus). Les traits de caractère se croisent, comme les trajectoires des personnages.