Première réalisation pour Agnès Jaoui, qui confirme ses talents d'écriture pour esquisser des personnages contrastés, des dialogues aiguisés et des situations douces-amères.
On retrouve tous les éléments qui définissent le style désormais fameux des comédies dramatiques siglées Jaoui - Bacri : une multitude de personnages, une tonalité tragi-comique, une incommunicabilité générale, et un talent certain pour débusquer les petites mesquineries et les grandes contradictions de chacun.
Ici le thème central est l'imperméabilité entre les classes socio-professionnelles, en raison notamment des a priori véhiculés au sein de chaque catégorie.
Ainsi, le chef d'entreprise Castella (Jean-Pierre Bacri), à la réussite matérielle certaine, s'éprend d'une actrice de théâtre désabusée (Anne Alvaro), mais son capital culturel médiocre crée une distance infranchissable avec la troupe de comédiens qu'il se met à fréquenter.
Un grand succès critique et public, sans aucun doute justifié, dans lequel on retrouve également Alain Chabat, Gérard Lanvin ou encore Wladimir Yordanoff, et qui reste à ce jour la plus belle réussite de ses auteurs-interprètes.