Le regard de Yasujiro Ozu est précieux. J'ai encore dû mal à saisir pourquoi certaines scènes me transportent autant : peut être l'impression de dignité, cette pudeur qui a saisi tant de spectateurs avant moi. Beau regard qui dessine avec tant de sensibilité l’irrésistible mouvement des choses ! D'une manière anodine, presque sans le vouloir, par le trou de la serrure, il montre ces antagonismes inévitables qui se noue et se dénoue, l'attachement, l'orgueil, l'insatisfaction et ce beau renoncement qui naît du pardon. Il se pose sur un peuple à la culture éloignée de la mienne, à un temps différent du mien, à des traditions qui ne sont pas les miennes, et pourtant j'ai le sentiment qu'il me grandit.