Le grand bleu avec une chaussure noire

MC SONAR
Vaguement (ah ah!) inspiré par la vie de l'illustre Jacques Mayol et de sa rivalité avec Enzo Maiorca (Molinari dans le film), Besson nous plonge dans les eaux troubles de ce personnage d'apparence sympathique mais torturé. On se laisse porter par cette atmosphère contemplative, on retient son souffle devant de magnifiques séquences de plongée où l'homme est seul au beau milieu du bleu infini, et des dauphins aussi. Mais cette magie opère avant tout grâce à une bande son de pur génie, composée par un Eric Serra au sommet de son art. Cette BO a contribué à elle seule à faire de ce film celui de toute une génération. Excusez du peu.

SITTIN' ON THE DOCK OF THE BAY
La véritable révélation de ce nouveau visionnage du film après tant d'années, c'est Jean-Marc Barr. Il ne m'avait vraiment pas marqué à l'époque, contrairement à Jean Réno que je trouvais déjà excellent, et qui pour moi faisait boire la tasse à notre bon Jean-Marc. Mais je dois féliciter Luc Besson, car finalement, vu les thèmes abordés dans son long métrage, choisir un acteur principal du nom de Barr, ça tombait sous le sens! Et je dois dire que malgré sa timidité apparente, ce dernier en impose, par son silence, sa passion, et devient cette sorte d'autiste raide dingue des fonds marins.

ALL I WANNA DO WHEN I WAKE UP IN THE MORNING IS SEE YOUR EYES...
Un mot tout de même sur les autres acteurs. Jean Réno est super attachant en Enzo, sorte de brute et grand frère rival de Jacques. Toujours dans l'excès, il est à l'origine de quelques unes des meilleures scènes du film.
Et que dire de Rosanna Arquette? Je n'ai pas connu le raz de marée, cette folie Rosanna Arquette des années 80. Mais rétrospectivement, ce que je constate, c'est que cette actrice possède un charme incroyable. Elle est particulièrement touchante, à la fois amoureuse et dommage collatéral de la passion dévorante de Jacques.

Je comprends parfaitement que certaines personnes puissent être hermétiques à cette oeuvre à la fois simple et aux thématiques limitées. Ma moitié est d'ailleurs restée assez indifférente à la fin de la séance, sans pour autant être en mesure de pointer clairement du doigt ce qui l'avait empêchée d'adhérer au trip sans réserves. Personnellement je me laisse emporter à chaque fois, et j'ai le plus grand mal à contenir ce tsunami d'émotions que "Le Grand Bleu" fait naître en moi.
Gothic
8
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Créée

le 19 févr. 2013

Modifiée

le 20 févr. 2013

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Gothic

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