Le Grand Bleu, film générationnel par excellence, est un film douloureux à revoir aujourd'hui quand on voit le chemin qu'a pris son réalisateur par la suite. Quand même, qui aurait pu imaginer que Luc Besson allait pouvoir passer de films comme Nikita / Léon / Le Grand Bleu à des ignominies comme les Minimoys et consorts ?


Mais passons. Le Grand Bleu, c'est un film hypnotique, au premier sens du terme. Comprenez bien que seule une partie de la population humaine est effectivement capable d'être influencées par l'hypnose, le reste y est insensible. Le Grand Bleu c'est pareil.


Soit on se laisse emporter par cette lenteur contemplative narrant la rivalité entre deux champions apnéistes (A noter que le tout est basé sur une histoire vraie bien que romancée), le tout surmontée par la musique d'Eric Serra, emblématique, soit on passe complètement à côté et on se fait suer un maximum.


Je fais partie de ceux qui ont découvert le film gosse, qui en sont ressorti complètement chamboulés. Je voulais plonger dans ma piscine et ne jamais remonter (l'air de rien, je devenais bon, mais la mère veillait au grain et m'empêchait de passer la cap des 4 minutes... Zut !)


Je l'ai revu plus tard, en essayant de mettre un peu de distance, mais impossible, l'immersion (c'est le cas de le dire) est inévitable... Jean Marc Barr, Jean Reno, sans être exceptionnels en tant qu'acteurs, deviennent de sombres héros de la mer, bien malgré eux, chacun investis par leur obsession. Rosanna Arquette incarne l'impuissance des rêves terre à terre, si loin de ce "Grand Bleu"...


La réalisation est typique du Besson de l'époque, on aime ou on n'aime pas. De mon côté, ça passe très bien, mais je subodore déjà une ribambelle de commentaires soulignant le contraire (je ne donnerai pas de noms. :) ). Pareil pour la musique.


Le problème du Grand Bleu, c'est qu'il vieillit. Pas tant au niveau de la réalisation ou de la musique, symptomatique des années 80, mais quant à son propos. Les angoisses existentielles et d'introspection de l'époque ne sont plus à l'ordre de jour en ce nouveau millénaire hyper-connecté, toujours à l'affut.


Le Grand Bleu reste cependant une expérience qu'il faut tenter au moins une fois. Pour aimer ou détester, c'est selon, mais une chose est sûre, il ne vous laissera pas indifférent.

Hypérion
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le 12 juin 2011

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Hypérion

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