Le film s'ouvre sur un générique original et prometteur, avant de planter rapidement le décor d'une comédie française au kitsch assumé. L'objectif est clair : tourner en dérision les films d'espionnage.
Ce film réalisé par Yves Robert, écrit par Francis Veber et avec Pierre Richard possède un pitch qui fait sourire à l'avance : François Perrin, violoniste et voyageur se retrouve plongé au cœur d'une vaste affaire d'espionnage et de trahison malgré lui, et à son insu. En effet, lorsque le Colonel Toulouse décide de balader ses détracteurs en inventant un agent secret qui leur veut du mal, il fait choisir l'individu le plus banal possible dans la foule de l'aéroport. Perrin, qui porte ce jour-là une chaussure brune et une chaussure noire se fait alors choisir comme le piège à con par excellence...
Et il remplit le rôle à merveille ! Malgré de nombreux défauts dans le film, à commencer par des dialogues très maigres (pourtant écrits par François Weber), des acteurs peu convaincants dans les seconds rôles et une réalisation faiblarde, Pierre Richard réussit, une fois de plus, à sauver la mise avec sa « tête » de con par excellence ! Maladroit, à la logique digne d'un enfant de 8 ans qui a peur d'aller chez le dentiste, et aux habitudes curieuses avec les femmes, il se révèle l'homme le plus farfelu à prendre en filature imaginable. Ce qui finit par énerver singulièrement les espions chargés de le surveiller et de comprendre l'objectif de Perrin... Tandis que celui-ci ne pense qu'à faire du violon, coucher avec la femme de son meilleur ami et faire du jogging avec ce dernier.
Pour le reste, tous les ingrédients du film d'espionnage classique sont présents, et tournés plus ou moins bien en dérision : gadgets, mise sur écoute, camionnette camouflée, femme fatale et sexy envoyée pour soutirer des infos (on n’oubliera pas la robe de Mireille Darc) et d'autres encore !
Le film est emmené par la musique de Vladimir Cosma, qui dynamise comme toujours l'histoire avec des flutes de tout les côtés, et renforce encore un peu plus le côté ringard et sympathique de l’ambiance de la mise en scène.
Au final, le film est honnête : son côté kitsch permettant de mettre les erreurs et défauts de réalisation sur le compte de l'humour, et proposant en définitive un moment divertissant, certes moins bon que des classiques comme Le Dîner de Cons, Les Compères ou Les Fugitifs, mais qui fait sourire plus d'une fois. Pierre Richard se revèle toutefois meilleur en François Pignon qu’en François Perrin !
A regarder au moins une fois si on est fan de l’acteur (et un peu moins du réalisateur).