Film dramatique où Aldrich dépeint avec un grand cynisme et un regard critique le monde d’Hollywood : acteur complètement dénaturé par le milieu, perdant sa personnalité et ses idéaux, tel un fantôme qui s’absorbe à l’alcool, le producteur tout à fait illuminé à l’égo surdimensionné qui est presque meilleur acteur que l’acteur lui-même, l’associé prêt à toutes les manigances (même au meurtre) pour arriver à ses fins, la figurante qui parle beaucoup trop et qui est employée par le studio pour servir d’entraîneuse. Ce monde du cinéma n’est pas très beau à voir et Adlrich le dépeint avec un réalisme brut, d’une extrême violence. L’acteur est tiraillé entre ces deux mondes, celui de sa famille (Marion femme modèle qui se sacrifie pour lui) et celui du cinéma, impitoyable. Son producteur et associé le tiennent par un odieux chantage et face à ses personnes impitoyables, l’acteur est entourée de sa femme, de son ami écrivain qui voudrait prendre soin de Marion, de son masseur, de son imprésario et également son ami qui a fait de la prison à sa place. Deux camps qui s’affrontent avec Charles au milieu. Tout le film représente sa lutte pour survivre à tout ça, et la pression est tellement forte qu’il n’y parviendra, son ami Nick accusant tout le monde de sa fin. Jack Palance nous offre une interprétation brillante, habitée, qui rend tout à fait crédible le mal être de son personnage. Ida Lupino est parfaite en femme malheureuse mais qui tient bon pour être avec son mari. On retrouve deux seconds rôles du film précédent En quatrième vitesse. Aldrich réussit l’exploit de tourner presque l’intégralité de son film dans une seule pièce.