Aldrich fait ici plus du théâtre que du cinéma, ironique pour un film sur le monde du cinéma !!!
Premier film de ce qu'on peut appeler la trilogie d'Hollywood de Robert Aldrich, les deux autres films étant le brillant et intense "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" et le très mauvais et ridicule "Le Démon des femmes", j'attendais beaucoup de ce "Grand Couteau" et donc plus qu'une douche froide ça a été une douche glacée...
La charge sur l'Usine à rêves est très féroce, et n'a rien à envier pour cela aux œuvres d'un Billy Wilder ou d'un Vincente Minnelli. Hollywood est montré comme cannibale, sans le moindre scrupule, complètement soumis au Dieu Argent, sans la moindre étincelle d'humanité excepté chez ceux qu'il écrase impitoyablement. S'il y a un aspect positif à retenir quand à cette oeuvre, c'est bien ce portrait sans la moindre concession.
Maintenant, l'ensemble est adapté d'une pièce de théâtre et malheureusement ça voit énormément. On a la fâcheuse impression que Robert Aldrich croit qu'il n'est non pas en train de filmer une oeuvre cinématographique mais une représentation théâtrale, autant par le fait que les acteurs ont plus l'air d'être sur une scène que sur un plateau de cinéma que par le fait qu'on reste quasiment tout le temps dans la pièce principale de la villa du protagoniste sans que l'originalité technique ou du moins scénaristique pointe son nez.
En conséquence, Robert Aldrich donne ici l'impression de faire beaucoup plus du théâtre que du cinéma, ironique pour un film sur le monde du cinéma et regrettable pour le spectateur que je suis qui s'attendait à beaucoup mieux.