I, the witchfinder !

The Witchfinder General, c'est la quête vengeresse d'un soldat pendant la guerre civile Anglaise, lancé sur les traces du meurtrier de la famille de sa promise, qui se trouve être un inquisiteur itinérant nommé Matthew Hopkins.

Dès la première scène, on a un aperçu plus que probant de ce à quoi va ressembler ce film historique des années soixante, qui pourrait s'apparenter à un western sur gazon réalisé façon Hammer films. Ce sera cru, violent et cynique, comme l'époque qui lui sert de base, propice à la pire des paranoïas qui pousse la plupart des gens à dénoncer leurs voisins à l'authorité religieuse la plus proche pour faire bonne figure. Paranoïa dont Matthew Hopkins et son veule associé (ayant tout deux réellement existé) se sont fait les émissaires, adeptes de la fausse confession et de la torture au nom du seigneur, duquel ils se moquent éperdument.

Leurs actes sont montrés crûment, en particulier la lente exécution des proches du héros qui doit bien occuper une demi heure de métrage, les tortures sont d'ailleurs carrément plus documentées que le reste du background historique (qui se résume à peu près à "Cromwell ici, royalistes là bas, démerdez vous.") et assez crispantes, ce qui lui a d'ailleurs valu un charcutage assez conséquent au niveau de la censure.

Et cerise sur le gâteau c'est l'impayable Vincent Price qui endosse le rôle du vautour de service narquois à souhait, avec sa voix nasillarde et une horrible coupe de cheveux couverte par un chapeau non moins effrayant qui inspirera Rob Zombie pour le clip de sa chanson "The Lords of Salem". Son associé rigolard est lui aussi bien dans le ton, et même l'armée de Cromwell ne se gène pas pour arrêter des gens de passage pour les incorporer de force dans leurs régiments à coups de pompe dans le cul. Une bien belle époque... Il manquait juste un peu de peste noire dans un coin pour complèter le tableau. Au final Witchfinder General est aussi sinistre et violent que le récent Black Death, avec quarante ans d'avance.


Et pour ceux que ça intéresse y'a un petit génie qui s'est amuser à fabriquer un clip pour une chanson géniale d'Electric Wizard avec les trois quarts du film, ça donne un petit côté Roger Corman c'est splendide: http://www.youtube.com/watch?v=BorIm94fvek