La Marque du Diable
Dernier film réalisé par Michaël Reeves, disparu à seulement 25 ans, ce Grand Inquisiteur s’inscrit tout à fait dans les premières productions de la Tigon British qui entendait concurrencer la...
le 7 mai 2024
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Dernier film réalisé par Michaël Reeves, disparu à seulement 25 ans, ce Grand Inquisiteur s’inscrit tout à fait dans les premières productions de la Tigon British qui entendait concurrencer la Hammer. En mettant en scène la figure de Matthew Hopkins, le film s’aventure sur les terres historiques de l’Inquisition anglaise. Autant dire qu’il ne s’agit en rien d’un film d’épouvante mais plutôt d’un drame mâtiné de western médiéval et de scènes d’horreur mettant en avant le sadisme de ce chasseur de sorcières. Le résultat est à l’image de l’intention, à savoir un peu hésitant. Le réalisateur semble fasciné par la figure de son inquisiteur et, de fait, être attaché à en peindre un portrait qui soit le plus juste possible. Cependant son goût pour l’horreur le pousse, par endroits, à s’intéresser aux sévices. Dans le propos, on n’est pas encore dans Les Diables de Ken Russell, qui sortira trois ans plus tard, lequel se révèle beaucoup plus critique et philosophique, mais le contexte historique n’est pas qu’un prétexte. Ce film se rattache ainsi plutôt à La Marque du diable, autre grand classique du film sur l'Inquisition, intéressé principalement aux questions sur la torture.
Mais le film de Mickaël Reeves se veut aussi un véritable récit et pas seulement une peinture de l’Inquisition. C’est la raison pour laquelle il introduit également le personnage interprété par Ian Ogilvy (qui fut Simon Templar dans Le Retour du Saint) qui entend venger l’honneur de celle qu’il aime. Une sorte de « Rape and Revenge » avant l’heure qui traduit la richesse des thématiques de ce film même si l’ensemble souffre, de façon évidente, de son manque de budget mais, surtout, d’un scénario pas toujours bien maîtrisé. Le récit comporte en effet de nombreux trous dans la raquette et le rythme, supposé alerte, est parfois lancinant. Les chevauchées sont ainsi très (trop) nombreuses et n’apportent rien à l’ensemble.
L’interprétation générale de qualité est dominée par le grand Vincent Price qui se régale dans un rôle taillé pour lui. Sans lui, le film n’aurait assurément pas la même réputation. Mais n’oublions pas Ian Ogilvy, lequel participa aux trois films réalisés par Michaël Reeves, qui incarne un brave type qui dévisse totalement à la fin du film. En 1968, ce choix est réellement audacieux et annonce le cinéma des années 70 qui prit un malin plaisir à décrire la trajectoire de ce type de personnages. Si ce film n’est pas totalement abouti, il annonce de nombreuses œuvres à venir. Difficile, à ce titre, de ne pas considérer cette série B maladroite parfois, mais originale.
6,5
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Créée
le 7 mai 2024
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