Impairs et lasse
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Librement inspiré de l'affaire du groupe de Tarnac (dans laquelle Julien Coupat fut désigné à la vindicte populaire comme un dangereux terroriste d'ultragauche, puis embastillé), le film y agrège les états d'âme d'un écrivain doué, mais dont la carrière a fait flop après un premier roman prometteur. Rôle qui convient trop parfaitement à Melvil Poupaud, en dandy cynique et détaché du monde qui porte un regard désabusé sur tout ce qui l'entoure, à commencer par son ex-femme, et s'enfonce lentement dans la médiocrité alors que s'éloigne peu à peu sa jeunesse. Et, de fait, l'articulation de ce personnage central et du scénario politique reste tout de même relativement improbable.
Tout comme est hautement improbable son passage dans la ferme de Tarnac, où les ultragauchistes et activistes écolos sont figurés par de jeunes bobos parisiens (contre lesquels je n'ai rien, je le précise, mais qui représentent à peu près aussi bien leurs personnages que le ferait Woody Allen dans le rôle de Terminator). Situé dans la seconde moitié du film, ce passage dans la ferme de Tarnac casse d'ailleurs le rythme et l'aura de mystère qui constituent les principales qualités du début. Si cela a peut-être été pensé comme une référence à Rohmer, ce n'est pas à mon sens une véritable réussite. Et finalement, on ne sait jamais vraiment si on est dans un film intimiste ou un thriller politique.
Bon, il y a tout de même du positif à en tirer : le propos sur l'engagement politique à notre époque, alors que les utopies du siècle dernier s'estompent doucement, et qui nous parvient à travers les dialogues de cette seconde moitié de film est plutôt intéressant. Ajoutons également un Dussolier comme à son habitude tout en mimiques et expressions patelines.
Créée
le 20 déc. 2015
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