Un seul instant de vérité...
Faire un film centré sur un punk et un "apprenti punk" sans avoir aucune connaissance du monde punk, sans savoir la différence entre anomie (bordel social) et anarchie (organisation sans hiérarchie), en stéréotypant un mouvement sur des idées reçues, en - si j'en crois wikipédia - se démerdant pour ne pas payer des figurants au titre d'acteurs (budget : 3 millions d'euros) en se voulant critique vis à vis du capitalisme (faut bien coller au sujet), c'est une arnaque, et même une insulte.
Histoire de rattraper vite fait le coup pour qui en ignore tout, le punk à chien peut tout aussi bien être un sdf squatteur toxico qui se souviens pas de combien de chiens il avait la dernière fois qu'il a gerbé, qu'un activiste humanitaire straight-edge ( = pas de viande, de drogue, d'alcool, de café...) qui édite un fanzine sur les techniques Do It Yourself (DIY) pour fabriquer des outils agricoles avec des matériaux recyclés pour faire de la permaculture. Toutes les variations & combinaisons intermédiaires sont valables.
Côté musique ont été placés les Wampas et les Garçons Bouchers, 2 des groupes les plus vendus au consumérisme de la scène (vaguement) alterno. Ont été négligés tout ce qui n'était pas pré validé par le grand public (ça aurait dommage de trop déranger les habitudes du ciné-consommateur).
Ca c'est pour la partie punk. Je me force à faire court : je pourrais en faire des pages mais c'est inutile car en fin de compte l'univers punk en général et des punks à chiens en particulier n'est pas le thème du film.
Non, le thème du film, c'est de d'enchaîner des gags plus ou moins drôles, plus ou moins absurdes, plus ou moins subversifs, plus ou moins sans âme en plaçant tous les potes plus ou moins en fin de carrière pour faire des figurations plus ou moins inintéressantes (mais je gage que eux auront touchés leur part sur le budget ou la recette du film... Yolande, putain ma chère Yolande mais t'es là pour dire un mot, un seul et unique putain de mot !?).
Horrible sentiment que tout ça n'est là que pour faire du chiffre, les acteurs et la BO là que pour cachetonner. A ce titre, faut bien le leur rendre, Poelvoorde & Dupontel méritent leurs payes et une étoile chacun. Ils y perdent aussi mon respect, mais en bons stéréotypes nihilistes ils s'en foutent.
Je termine sur le seul instant de vérité annoncé en titre : c'est Brigitte Fontaine, seule dans son restau de zone commerciale qui se traite de conne.
Là on est d'accord.