On appelle plus Benoit comme ça depuis longtemps, il s'appelle Not désormais, il vit dans la rue, avec son chien, il se croit le plus vieux punk d'Europe, et il est lassé du centre ville. Not va trainer dans la zone commerciale, ça change et puis c'est bien "C'est vivant, il y fait chaud quand il fait froid, et frais quand il fait chaud."
Not a un frère, qui se meurt à vendre des matelas dans ces grands supermarchés. Sa femme le quitte aussi. La crise guette, bientôt tout ça va éclater. Et ça sera notre histoire. La métamorphose d'Albert. La préparation du Grand Soir, un genre de projet Chaos, je développe pas plus. Mais il y a cette scène grandiose d'un mec qui touche le fond ; Dupontel s'immole au milieu de la foule et il n'y a que l'extincteur automatique du plafond pour le sauver ; indignez vous qu'il disait, mais, en vrai, tout le monde s'en fout. Ça avait manqué cette noirceur, ce cynisme, les gars.
Comme d'habitude chez Kervern et Délépine, il y a un casting de barjos assez inquiétants ! En tête, il y a - c'est une nouvelle entrée - Brigitte Fontaine ! Avant je me demandais si elle faisait semblant, maintenant je suis fixé, elle est folle. Dupontel et Poelvoorde sont parfaits quant à eux. Et puis on croise Depardieu, qui était passé cinq minutes tourner une scène malgré le tournage d'Astérix, Yollande Moreau avec une drôle de tête, et tout le monde s'amuse.
Tout le monde s'amuse et nous aussi. Cette fois, l'erreur de Louise Michel a été évité, ce n'est pas juste un grand sketch du Groland. C'est moins barré que Mammuth, et tant mieux. Et pourtant, c'est assez ouvertement comique - noir. On en reviendra jamais à Avida, je le sais au fond de moi, alors je crois qu'on peut leur accorder ça, c'est le meilleur film depuis.