Rob Schneider est une carotte !
Rob Schneider, le comique le plus décalé et divisant le plus le public nous revient une nouvelle fois en restant fidèle à ses méthodes habituelles qui consistent à le transformer en un personnage inattendu. Cette fois-ci il nous mélange Les Evadés au Kung fu, et pour peu que l'on adhère, on y plonge sans retenu.
Stan Minton (Rob Schneider) est un petit escroc reconnu coupable de vol d'épargne-retraite des petits vieux. Quand Stan se rend compte de sa future impopularité avec ses codétenus, il sollicite l'aide d'un gourou mystérieux des arts martiaux connu seulement sous le nom de « maître » (David Carradine) pour apprendre les techniques d'auto-défense, dont il aura besoin pour survivre. Une fois en prison, Stan met ses nouvelles compétences de combat corps à corps au travail et devient l'inspecteur du bloc. Mais il rentre en conflit avec le directeur Warden Gasque (Scott Wilson), et Stan doit choisir entre sortir de prison dans de bonnes conditions ou la vente de ses codétenus.
Rob Schneider en caïd maître des arts-martiaux, c'est à peine croyable, surtout quand on connaît le gabarit du type. Mais bon, après avoir été un gigolo, puis une femme, nous ne sommes finalement que peu étonné par ce nouveau rôle. La formule ne nous est d'ailleurs pas étrangère, puisque DJ Qualls, qui avait des problèmes au lycée dans Le Nouveau, nous servait quelque chose d'assez similaire, bien que beaucoup moins poussé, Schneider devenant réellement une arme fatale plutôt que de faire simplement semblant.
Si vous n'aimez pas l'humour de Schneider, vous n'aimerez pas Le Grand Stan, celui-ci étant fidèle à l'esprit du comique. Humour pas toujours très fin, voire très con, et souvent absurde, c'est un genre auquel on accroche ou qui nous révulse, normal, surtout quand on sait qu'à la fin du film la grande majorité de la distribution a pris un objet dans l'anus. Dans mon cas Gigolo à tout prix et The Hot Chick m'avaient bien fait marrer, et c'est donc sans surprises que j'ai une nouvelle fois succombé à la débilité du petit frisé.
Bref, Le Grand Stan est une comédie sympathique, pour peu que l'on adhère à la profusion de crétineries dont Schneider est devenu maître. Dans cette aventure, il a réussi à trouver toute une tripotée de complices savoureux, que ça soit David Carradine qui lui servira d'entraîneur, de même que diverses stars du freefight, dont notamment Randy Couture, Don Frye, ainsi que Bob Sapp, qui n'hésitera pas à jouer la carte de l'auto-dérision en se faisant passer pour gay.
Schneider réussit plutôt bien à donner le change en matière d'arts-martiaux, que ça soit avec ses pieds et poings, mais aussi avec diverses armes blanches, sans évidemment devenir le nouveau Bruce Lee, mais renforçant son talent à s'adapter à des rôles toujours plus divers et opposés à son physique.
Parmi les défauts on notera surtout une farce un peu trop étirée, atteignant 110 minutes, ce qui est un peu trop long pour ce genre de production, surtout quand la trame principale n'est que peu propice aux rebondissements, et éculée, notre héros finissant par aimer ses nouveaux amis, amenant la paix, et tentant de sauver la prison, convoitée par de vilains prometteurs.
Pour conclure, les amateurs d'humour débile et très second degré auront de quoi passer un moment assez distrayant, surtout s'ils adhèrent aux facéties de Schneider. Les autres risquent d'avoir du mal à accrocher, bien qu'il ait laisse de côté certaines lourdeurs qu'il avait un peu trop usé.
Mention spéciale pour David Carradine, qui interprète un précepteur un peu clodo et surtout très marrant et efficace. Véritable valeur ajoutée, il s'approprie une partie assez conséquente des gags, et ses fans ne pourront que s'en réjouir. Qui plus est il parodie sa série Kung fu, et ça on aime.