Le Grinch est une méchante créature solitaire qui n’a jamais aimé Noël. Aussi, quand tous les habitants de la ville voisine se plient en quatre pour organiser la plus grande fête qui soit, le Grinch n’a qu’une idée en tête : les priver de leur fête préférée…
On connaît tous le Grinch, cette sinistre créature verte imaginée par le Dr. Seuss qui déteste Noël pour une raison inexplicable. Chuck Jones en sortit un délicieux court-métrage en 1966, devenue avec le temps une véritable référence, Ron Howard tenta un essai que l’on préfère tous oublier en 2000, tandis que 2018 sera l’année d’Illumination.
Fidèle à une décevante habitude prise par le studio, le film de Yarrow Cheney et Scott Mosier ne se révèle ni vraiment raté ni vraiment réussi. Ainsi, c’est avec plaisir que l’on se laisse embarquer dans un univers réellement enchanteur, visuellement très joli, plein de couleurs et de trouvailles déjantées en tous sens.
Malheureusement, cette densité et cette générosité visuelles ne sont en fait là que pour masquer un vide total sur le fond. Certes, les scénaristes essayent de combler ce vide en entremêlant deux intrigues : l’intrigue classique du Grinch essayant de voler Noël (doté d’un inutile flashback volé à Dickens, qui aurait gagné à être soit développé soit oublié) et celle d’une petite fille qui veut demander au Père Noël de soulager sa mère de son quotidien épuisant. En temps normal, cela devrait suffire à remplir un film d’1h20… Pas là. La faute à des scénaristes qui, au lieu d’essayer de jouer à la fois sur les tableaux de l’humour et de l’émotion, préfèrent ne jouer que sur le plan de l’humour, ce dernier s’avérant d’autant plus inégal que les blagues les plus drôles se trouvaient déjà dans les bandes-annonces. Ainsi, les personnages se trouvent sacrifiés à des tentatives de gags dont peu réussissent vraiment à percer.
Pour autant, si l’on ne cherche pas un film particulièrement intellectuel, on pourra trouver, au moins en partie, son compte devant un film où l’atmosphère de Noël reste très présente, et ce sans mièvrerie excessive, ce qui n’est pas rien, et qui réussit à illustrer avec un charme fou la magie de l’enfance, même si le génie de Moi moche et méchant, dont ce film semble une copie assez pâle, est désormais loin. Même si Le Grinch ne réussit jamais à s’adresser à plusieurs publics, ses qualités visuelles et sonores (très belle bande-originale de Danny Elfman) autoriseront au moins les parents à laisser leurs enfants devant cette sucrerie sans prétentions, sans être obligés de leur cacher soigneusement les yeux…