Véritable institution aux USA, la fable du célèbre Dr Seuss, How the Grinch Stole Christmas, déjà adaptée pour la télévision en 1966 par Chuck Jones, trouvait enfin une incarnation cinématographique en 2000, sous la direction du passe-partout Ron Howard.
Imaginant son film comme un gigantesque cartoon déjanté, Ron Howard tente donc de retrouver la recette gagnante de ces enfantins Splash et Willow, ciblant bien entendu les plus jeunes à grands coups de bons sentiments, de couleurs criardes et de chansons sirupeuses. Malheureusement, malgré un budget conséquent de plus de 120 000 000 dollars, sa version du Grinch est un échec sur toute la ligne.
Incapable de donner la moindre ampleur à des décors pourtant impressionnants, ni le moindre rythme à son récit, Ron Howard enchaîne les plans alambiqués, les contre-plongés, triture la perspective pour arriver à un résultat extrêmement désagréable et claustrophobe, ressemblant horriblement à une série télévisée diffusée sur Fox Kids.
Bien que louant la véritable magie de Noël et son côté rassembleur plus que le consumérisme galopant dans lequel il a sombré, How the Grinch Stole Christmas n'échappe pas à la guimauve, à la bonne morale bien dégoulinante, en plus de ne rien raconter. Dénué du moindre enjeu, le scénario se résume à un sketch de presque deux heures, où la star Jim Carrey, perdu dans un maquillage réussi mais inconfortable, multiplie mimiques et gesticulations en pure perte.
Hormis un ou deux gags étonnamment coquins (grâce à un subtil petit détail, on sait que certains habitants du village pratiquent l'échangisme), cette nouvelle adaptation n'a absolument rien à offrir, et constitue le degré zéro du divertissement pour enfants. Mieux vaut revoir The Nightmare Before Christmas ou Gremlins en attendant le Père-Noël.