Le Grinch de Dr Seuss est clairement mon conte de Noël préféré, si ce n'est le seul que j'apprécie réellement. Alors qu'un film ait l'air bon ou mauvais, je ne peux m'empêcher de suivre l'histoire de ce Grinch grincheux, détestant Noël et qui finit par comprendre que toute haine n'est que fugace.
J'aime Le Grinch, j'ai grandis avec cette histoire à travers le film de Ron Howard. Bien qu'imparfait, il m'a fait rêver, fait parti des films qui m'ont fait découvrir Jim Carrey, et proposait une véritable réflexion sur le sens de Noël.
Car le Grinch pointe du doigt exactement ce qui m'horripile dans Noël, les cadeaux. Alors j'avoue, je donne des cadeaux, j'en reçois toujours à Noël, mais ça a toujours été un peu hypocrite pour moi. Noël, c'est pas donner un cadeau pour donner un cadeau, c'est surtout faire un don de soi. Donner une console dernier cri a cinq cent balles aura mille fois moins de valeur qu'un mot doux. Et c'est justement c'est ce que le Grinch critique dans Noël.
Je me souviendrai toujours de cette scène ahurissante dans le film de Ron Howard ou le Grinch, agacé par mille et uns cadeaux autours de lui, interrompt une fête et hurle sur les choux (les habitants de la ville, pas les légumes) « cadeau, cadeau, cadeau ! Vous ne pensez qu'à ça ! ». Ce que Grinch dénonce, c'est l'hypocrisie de cette fête. Alors oui, après, Le Grinch vole les cadeaux pensant gacher Noël, et se rend compte que finalement, ce n'est pas en volant les cadeaux qu'il vole la magie de Noël. Il comprend que finalement, le véritable intérêt, c'est l'amitié, la camaraderie, et c'est ce qu'il l'amènera à se sociabiliser. Mais voilà, j'aime toujours le recul qu'a pris Dr Seuss dans son histoire vis-à-vis de Noël, et c'est une chose qu'on retrouve rarement dans les contes du genre.
On peut retirer les cadeaux, Noël sera toujours un moment de joie en famille et entre amis.
Ce recul, je le retrouvais dans le film de Ron Howard, et je le retrouve aussi dans cette nouvelle production made by Illumination. Et pourtant, bien que le traitement soit à peu près le même dans les deux films, Illumination réussit à moderniser l'histoire, changeant pas mal de détails et de ce fait, offre une relecture intéressante et mise au goût du jour.
Par conséquent, l'apparition de tout type d'objets numériques et gadgets derniers cris comme un Iphone prend son sens dans ce film. Ils ne sont qu'objets insignifiants qui n'ont aucun rôle dans la magie que représente Noël.
Au niveau de l'histoire, elle reste dans l'ensemble la même (comment faire autrement), elle est très simple, mais comme je le disais, certains détails sont traités différemment. L'exemple le plus concret, c'est le personnage de Cindy-Loup Choux. Dans le film de Ron Howard, elle se met en tête de convaincre le Grinch de rejoindre les Choux pour Noël, elle se ramène trois ou quatre fois chez lui, et finit par une être une grosse tête à claque. Ici, peu d’interactions entre elle et le Grinch, mais leur relation n'en demeure pas moins intéressante voir plus complexe.
Cindy-Loup décide de kidnapper le Père Noël pour lui demander d'aider sa mère qui croule sous le travail. Or, c'est le Grinch déguisé qui tombe dans son piège ; mais la petite (qui est trop adorable en plus), persuadée d'être face au véritable Père Noël dit clairement qu'elle en a rien à foutre des cadeaux et que ce qu'elle voudrait, c'est que sa mère soit heureuse. Et rien qu'écrire ça, ça me réchauffe le cœur. Le Grinch, qui avait prévu de voler ses cadeaux et de gâcher le Noël de toute la ville, se retrouve plus que gêné face à la situation, car il se rend alors compte que son plan pour détruire Noël est juste débile.
Bon je spoile pas mal, mais il le fallait pour montrer à quel point, ce film arrive merveilleusement bien à transmettre le message original du Dr Seuss, là où le film d'Howard se cassait les dents avec une Cindy-Loup vraiment tête à claque.
Donc niveau message, cette version du Grinch s'en sort merveilleusement bien.
De plus, visuellement, ça claque ! Le design des personnages est juste génial (Cindy-Loup tellement craquante ou encore Max). Niveau humour, j'ai quelques réserves, la moitié des blagues sont dans la bande-annonce et le reste fait peut-être trop enfantin pour moi, mais un jeune adorera. Par contre, y a truc dans l'humour qui révèle du génie, c'est tout les gadgets crées par le Grinch. Parce que oui, le Grinch est un ingénieur de dingue, créant mille et uns gadgets inventifs pour voler Noël, et là-dessus, les mecs d'Illumination se sont éclatés. Du coup, toute la scène où le Grinch passe de maison en maison volant les cadeaux est juste jouissive et pour le coup, j'ai juste rigolé comme un gros con.
Et la VF... gère comme c'est pas possible. Laurent Lafitte a fait un super boulot, je rentrais dans la salle déçu de ne pouvoir entendre la VO avec la voix de Cumberbatch mais celle de Lafitte est super bonne. La voix off est aussi excellente, le narrateur lit le texte tel un conteur avec plein de rimes super bien trouvées. Que ce soit dans la traduction textuelle ou le doublage, c'est extrêmement bien réussi.
Tant qu'on reste dans le domaine de la bande sonore, la musique de Danny Elfman est juste sublime ! Elle offre un sentiment de féerie tout en accompagnant merveilleusement bien les gags, tout ce qu'il faut pour une musique de Noël mais en mieux.
Alors après, il y a bien quelques défauts, le Grinch n'est pas vraiment un « méchant » à proprement parlé, juste un grincheux ; et j'aurai adoré qu'il soit vraiment un gros connard avec les choux comme l'était Jim Carrey dans le film d'Howard. Le passé du Grinch est bâclé, là où (encore) Howard s'en sortait avec toute une back-story super bien amenée.
Mais sinon... bah c'était juste génial et j'hésiterai pas une seconde pour aller le revoir avec des amis tellement le Grinch par Illumination est un pur plaisir. Enfin voilà, c'est un super film pour les jeunes, le message est assez simple pour être compréhensible sans prendre son spectateur (majoritairement jeune) pour un con. Un film fait dans le respect de l’œuvre originale, bien amené et qui fait plaisir à voir. Ce film est juste trop cool !