Personnage emblématique du Noël américain, Le Grinch vient d'un conte moderne datant des années 50 imaginé par le pédagogue Dr. Seuss. Si les Européens ne connaissent quasiment pas cet écrivain, les enfants d'outre-Atlantique l'adulent et grandissent presque tous avec. Adapter son plus célèbre livre était chose difficile et seuls quelques réalisateurs féériques pouvaient accomplir la tâche, des réalisateurs comme Chris Colombus ou encore et surtout Tim Burton.
Mais voilà, Ron Howard n'est pas Tim Burton et sa réalisation stéréotypée plus proche du téléfilm que du blockbuster agace plus qu'elle n'éblouit. Ainsi, des défauts omniprésents viennent ternir l’œuvre, à commencer par un cadrage oblique donnant très rapidement le tournis, des dialogues nunuches et une direction d'acteurs en roue libre cabotinant jusqu'à l'excès. De plus, le doublage français est l'un des pires qu'il soit, retirant instantanément toute poésie et originalité du livre originel.
Chose également ratée : le Grinch lui-même. Qui d'autre que l'inénarrable Jim Carrey pouvait endosser le rôle culte tant adulé par les Américains ? Personne, c'est évident ; mais l'acteur en fait des tonnes, trop même, ce qui énerve au plus point, métamorphosant la créature diabolique en un bouffon pathétique voire attachant. De jeux de mots incessants en pitreries pour beaucoup inutiles, Carrey joue la carte du cabotinage et rate sa prestation.
Pour le reste, l'intrigue reste fidèle dans sa forme mais se voit agrémentée pour le long-métrage d'une histoire supplémentaire hélas navrante. Au final, Ron Howard a frôlé le navet et s'en tire de justesse, les enfants ne se plaignant visiblement pas de l'adaptation semi-ratée. Dans tous les cas, Le Grinch est la première preuve que l'imaginaire du Dr. Seuss n'a pas sa place au cinéma.