Heureusement que tous les films ne sont pas comme celui-ci. Sinon, tout sens critique disparaîtrait.
Un guerrier borgne et muet réussit à s'échapper de ses gardiens. Le seul survivant du groupe est un jeune garçon, qui décide de suivre le barbare qu'il a baptisé le Borgne.
"Valhalla Rising" est sans doute l'oeuvre la plus dérangeante que le cinéma ait pu engendrer depuis des années. Et pour cause, je n'ai jamais vu un film aussi calme et serein, lent et presque interminable, mais d'une beauté à tomber par terre. C'est un film aux tendances Malickiennes. Winding Refn filme la nature, les nuages, les ruisseaux, les personnages, en gros plans de visages. Plus métaphysique, il n'y a pas. C'est un récit biblique, confirmé par un découpage en chapitres très littéraire. "Valhalla Rising", ou comment transformer une quête sans fin en une oeuvre d'une rare intensité. Et pourtant, il ne se passe rien. On attend l'action, mais rien n'arrive. C'est frustrant, mais d'une rare maestria. Et Mads Mikkelsen enchante le film d'une aura muette et pourtant tellement imposante.
On ne fait qu'attendre durant 1h25, une durée tout à fait appropriée, sinon l'on tomberait dans un film qui vise plus haut qu'il ne devrait.
Le Guerrier Silencieux porte bien son nom et donne au film une puissance visuelle, artistique et humaine incomparable. Le plus difficile dans tout ça, c'est de se faire un avis définitif sur l'oeuvre du metteur en scène. Personnellement, je trouve ce film tellement hypnotique qu'il en est génial. Mais ça reste à méditer, car une telle expérience ne peut être cernée juste après la fin de son visionnage. L'attente, c'est tout ce qu'il nous faut. Comme pour "Valhalla Rising".
En bref, le "Tree of Life" du film de... de quoi, en définitif ?