Baîlle Hard 5 : John Moore ou John McClane ? Être ou ne pas être ? Hmmm... Ne pas être.

John McClane apprend que son fils a été arrêté en Russie après le meurtre d'un homme dans une boîte de nuit. Déterminé à le revoir et si possible le sauver d'une peine de mort certaine, il se rend à Moscou pour des vacances...

En ce beau jour pour voir un film de mercredi 20 février 2013, en sortant de "Die Hard 5", je me suis demandé si le réalisateur avait été choisi parce qu'il avait le même prénom que McClane. J'y réfléchis encore. Ensuite, je me suis demandé si le nom du réal' avait un rapport avec Roger Moore. Nan mais parce que là, c'est aussi mou qu'un Bond des 80's. La question est légitime.

Le film, quant à lui ? Oh, bah, euh... C'est une catastrophe. Une honte. Un délit. Avant, Die Hard c'était "Piège de Cristal", super huis-clos tendu et ingénieux, bourré de personnages charismatiques. C'était aussi "58 minutes pour vivre", pas extraordinaire mais diablement efficace et bien foutu. C'était ensuite "Une Journée en Enfer", chef d'oeuvre du film d'action survitaminé et pied total. Puis c'était également "Retour en Enfer", film d'action divertissant, bien fourni et toujours dans la route. Mais alors "Die Hard 5", c'est quoi ?

Et bien "Die Hard 5", c'est le film qui ferait passer "Die Hard 4" pour un film de Stanley Kubrick. Un film qui détruit tous les moteurs de l'action de ses illustres prédécesseurs en tentant de jouer maladroitement sur le terrain d'un Jason Bourne. Car Bruce Willis devant la caméra de John Moore n'est plus John McClane. C'est un Jason Bourne avec 30 ans de plus, un Mr. Church des Expendables qui aurait eu droit à son propre film.
Avant, John McClane subissait les attaques de ses ennemis et leurs conséquences et c'est ainsi qu'il se retrouvait embarqué dans une aventure grandiloquente et parsemée d'un danger qui était toujours la source d'un suspense qui faisait office de cerise sur le gâteau d'une action formidablement bien gérée. Dans "Die Hard 5", tout a disparu. Ici, le bonhomme va lui-même chercher son fils et n'est donc plus la victime dangereuse pour les terroristes. Autrefois on aurait vu John McClane se soucier de ne pas trop causer de dégâts aux citoyens. Aujourd'hui, il n'hésite pas à rouler en 4x4 sur une mer de voiture et à frapper du conducteur russe. Bruce Willis, dans ces moments là, ne joue plus John McClane mais tout simplement le Terminator de de T2 qui cherche à sauver son fils par tous les moyens. L'empathie que l'on avait pour le personnage est présente mais émane davantage du souvenir du spectateur pour ses aventures passées qui ne fait que rôder sans jamais n'évoluer dans cet épisode.

Donc, de ce point de départ où le père va chercher son fils démarre alors une histoire sans aucune saveur ni profondeur, et qui reprend le schéma du film d'action lambda de ces dernières années. Autrement dit, ça défouraille pendant une heure entière sans temps mort avant de terminer sa course dans un climax de presque une demi-heure. Ainsi est construit le film de John Moore, en deux temps, là où le découpage des séquences des autres films marquait quelques pauses utiles à la narration avant de repartir immédiatement avec un nouvel objectif que posait les différents fossés dramatiques rencontrés par John McClane. Il n'y a rien de tel ici. L'action illisible anéantit tout plaisir de se retrouver aux côtés de McClane père et fils et le manque total d'humour hormis quelques courtes blagues achève de faire de "Die Hard 5" le pire épisode de la saga. À cela il faut ajouter une mise en scène tremblante ou aucun plan n'arrive à faire de la place à une tension certaine et à un cadre qui ne sait jamais filmer convenablement que ce soit les conversations ou les scènes d'action. Alors quand le film ne propose qu'un flopée de séquences de dézinguage montées n'importe comment, que reste t-il ? Pas grand-chose, même pas Bruce Willis, qui semble faiblard et qui n'a pas une seule scène de bravoure à lui. Il n'est ici qu'un pantin, comme son fils, pourtant bien joué par Jai Courtney qui alimente un peu une relation qui aurait du être le fil conducteur et véhicule d'émotion de ce volet. C'est parfois le cas et ce n'est finalement que quand les deux bonhommes prennent le temps de discuter entre eux qu'apparaît un soupçon d'intérêt. C'est d'autant plus dommage que cette relation soit autant survolée car le raccord avec les autres films représenté par les deux courtes apparitions de Mary Elisabeth Winstead alias Lucy McClane donnent l'occasion de voir le père, la fille et le fis ensemble dans un joli dernier plan. Mais c'est mille fois trop peu et mille fois trop lourd.

Le ratage aurait pu être modéré, comme le 4ème opus des aventures de Jack Sparrow. Mais ici il n'évite pas l'affront. Avec ses allures de DTV de luxe, il n'y a plus qu'à espérer que le film de Moore soit à l'image de son histoire pour la saga : une sortie de route ou McClane quittait son pays pour une autre terre pour finalement revenir chez lui.
Enfin, la seule chose qui vous reste à faire, c'est d'aller voir ce "Die Hard 5", revenir chez vous ou chez un pote revoir "Die Hard 4", et avoir l'impression que c'est du Spielberg ou du Tarantino. Même si à ce niveau là de cinéma, ce n'est plus un bon film qu'il vous faut pour vous requinquer, mais un vaccin. Contre "Belle journée pour mourir".

J'ai commencé 2013 un peu triste en assistant à "Django Unchained" et de ne pas trouver mieux dans l'année par la suite. Mais avec "Die Hard 5" il faudra faire fort pour passer en-dessous. Il y a égalité, donc.
martinlesteven
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le 20 févr. 2013

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Marty Lost'evon

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