Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising par Ludovic Stoecklin
Si avec certains films de Nicolas Winding Refn, je comprends parfaitement qu'on puisse aussi bien adorer que détester.
Cela n'a jamais été aussi vrai qu'avec ce Valhalla Rising.
Je n'imagine même pas le nombre de personnes qui en lisant guerrier dans le titre et en regardant un simple trailer avec les rares actes de barbarie, se sont demandés, "mais qu'est ce que je fais là"
Quand Winding Refn veut nous raconter l'histoire d'un détenu d'une violence inouïe, il utilise le théâtre et l'art pour nous le décrire. Il n'est donc pas étonnant que pour nous parler de Vikings, on se retrouve avec un voyage initiatique et métaphorique, empreint de lyrisme et de poésie qui contraste à nouveau avec les rares scènes de violence.
C'est un film particulier dans lequel il faut se plonger totalement pour y prendre du plaisir et si on y arrive, alors c'est le jackpot. On aura l'impression d'être sur ce bateau grâce à une réalisation figée sur les visages de ces derniers hommes totalement abattus et ces paysages de toute beauté.
One-eye interprété par le phénoménal Mads Mikkelsen (oui on sait, tu nous gonfle depuis 4 jours avec lui) n'a pas besoin de prononcer le moindre mot, on vit cette aventure à travers sa gestuelle, son regard perdu au loin, sa hargne.
La fin quant à elle laissera place à l’imagination de chacun, et à mon sens conclue à merveille ce mystérieux périple.
Un poème visuel à savourer sans modération, mais à conseiller uniquement à un public averti cependant, sous peine de ressentir la même douleur que ses hommes en visionnant un film qui mise tout sur l’esthétique au détriment du reste.
Mais en ce qui me concerne, j'ai fait un merveilleux voyage.