Pas de batailles, pas de scènes épiques, pas de royaume à sauver. Juste l'histoire d'un guerrier viking borgne captif, qui vit pour se battre mains nues contre d'autres hommes réduits à l'état de bêtes de combat. Ce guerrier va finir par s'échapper, rencontrer un petit groupe de vikings chrétiens à la recherche de la Terre Sainte, avec lesquels il va embarquer sur un navire, vers l'inconnu. Au terme d'un long voyage dans la brume, pas de Jérusalem, juste une vaste étendue sauvage qui correspond en réalité au nouveau monde. Pour notre guerrier (nommé One-Eye), il s'agit davantage d'une représentation de la montée vers le Valhalla, lieu à tous les valeureux guerriers sont acheminés après leur mort.
Le film en lui-même est très sombre, et les personnages sont énigmatiques. Pour preuve, le héros ne prononce pas le moindre mot de toute la durée du film. Mais cela lui donne une aura, portée par un Mads Mikkelsen tout à fait à sa place dans ce film, avec sa mine de guerrier viking marqué et endurci par les combats, mais qui n'est pas un guerrier sanguinaire pour autant. Valhalla Rising a surtout marqué pour la réussite esthétique qu'il représente. Les décors sont magnifiques, nous plongeant dans l'atmosphère sombre, froide et humide des contrées reculées de Scandinavie, ou plus probablement d'Ecosse (aucune indication n'est donnée). L'univers est à la fois très hostile, et fascinant. Les hommes sont livrés à eux-même, les ramenant à leurs plus bas instincts.
Valhalla Rising représente à sa manière la mythologie nordique, et dresse un très beau tableau de ce qu'on pu vivre ces hommes à une époque désormais lointaine. Il ne faut ici pas chercher un film classique, avec des gentils, des méchants, et une trame menant à une résolution claire. C'est avant-tout un régal pour les yeux, et si le film suit un rythme de narration lent, je ne me suis pas ennuyé.