En explorant trois chemins de vie possible pour son héros, Krysztof Kieslowski montre surtout comment les destins ont pu être balisé par le régime communiste dans le bloc soviétique, ici en Pologne, dans les années 50 à 80-90.
On a une lumière froide, un film sombre, une caméra qui tente des choses assez variées, notamment d'étonnants plan subjectifs en début de film, une musique sublime, un personnage principal extrêmement bien joué, et donc trois trajectoires de vie potentielles qu'on nous déroule à partir d'un double moment charnière pour le héros (un train qu'il prend, ou ne prend pas, et en bout de course un avion qu'il prend, ou ne prend pas). Les trois trajectoires en question s'articulent autour de ses études et sa carrière professionnelle, son attitude vis-à-vis du parti et/ou de groupes dissidents, et les femmes qu'il rencontre.
Il y a donc un aspect historique évidemment très intéressant, d'autant plus que ça se passe en Pologne et non pas directement en Russie, et d'autant plus qu'on nous montre le quotidien des personnages, leurs logements, les milieux dans lesquels ils évoluent. J'imagine que ça devait être assez juste et que le film a en quelque sorte une valeur documentaire, un peu.
Puis ça démarre sur les chapeaux de roue avec dix premières minutes très intenses, qui retracent les premières années de vie du héros, sous une B.O. sublime et avec quelques visions très intrigantes, très lyriques. Ca mettait bien d'emblée.
En tout cas, le film gagne à être plus connu.