Pour commencer l'année je vais parler de l'Allemagne et de la Grèce

Voici donc venu le temps de clôturer le périple cinématographique en Terre du Milieu ; j’espère de tout cœur qu’il n’y aura pas d’adaptation du terrible Silmarillon, énorme, épique, foisonnant tout autant qu’indigeste.

Je n’étais pas particulièrement motivé par la rédaction d’une critique pour un film dont je n’attendais pas grand-chose depuis la sortie du premier opus. Mais voilà, il en faut bien une pour commencer et autant être positif. C’est que j’ai commencé l’année par Adèle Blanc Sec de Besson et dans le genre grosse merde, il a fait fort, le Besson. Alors quand j’ai commencé à lire, après visionnage du dernier acte, les critiques plus assassines les unes que les autres, ces notes à base de 3 ou de 4, ces hurlements à la trahison du pauvre génie de Tolkien, et bien tout ceci mis bout à bout explique ma présence en cet instant.

Rassurez-vous, je ne vais pas prendre trop longtemps la parole. Inutile de vouloir convaincre les convaincu que la merde qu’ils ont vu mérite un peu de recul, inutile non plus de défendre un film pour qui, finalement, je l’ai dit, je n’attendais pas grand-chose. Un ressenti, un peu d’ondes positives pour commencer 2015, mon but ne sera pas plus ambitieux.

Primo voyons de quoi nous parlons : Bilbo le Hobbit, un livre pour enfant, très sympa certes, mais un livre pour enfant. Au moins Jackson a respecté une partie de l’essence de cette œuvre. Ce dernier épisode est dans la droite-ligne des précédents ; des moments légers, des méchants bien méchants, un pauvre dragon puni, des Nains loin de sortir de Science-Po, des dialogues parfois au ras des paquerettes, un amour à deux drachmes (je prépare la future sortie de la zone Euro de la Grèce et je fais le lien avec mon titre, surprise en conclusion), il est évident que cette trilogie est plus faible que la précédente. Mieux, elle est même décevante en plein de points, énervante certainement à commencer par un travail musical bâché, des apparitions étranges (merde mais d’où sortent ces Boucs ????), des raccourcis coupables, une volonté de viser le prequel, de faire le lien jusqu’à Aragorn tout ça tout ça. Oui, je suis loin d’être totalement idiot et béat d’admiration tel un pur fanboy – que je ne suis pas au demeurant concernant Tolkien que j’apprécie mais qui n’est pas ma pierre angulaire de mon imaginaire non plus – et cette bataille des 5 armées tournent plus à la grosse embuscade qu’à un affrontement épique devant le Gouffre de Helm.

Franchement, les cris d’hérésie, de trahison me font rire. Ce sont les mêmes qui hurlent déjà devant le teaser Star Wars VII en demandant la tête de la moitié de la planète car il y a un Clone Black et un sabre lumière avec une garde d’épée. Non en fait ça me désole plus que ça me fait rire. Soyons sérieux deux minutes : P.J. a livré avec Del Toro une adaptation d’une œuvre ENFANTINE où il est difficile de distinguer tous les nains en dehors du chef, du gros, du sympa et des deux frangins. Où les méchants sont de purs méchants. Où l’on passe d’une épreuve à l’autre sans autre forme de logique que celle d’avancer. Bilbo, le livre, divertit, fait passer un bon moment, est bien écrit mais jamais, JAMAIS n’est une œuvre majeure de la Fantasy au sens profond qu’on veut bien lui coller sur le dos. Bilbo de Tolkien, c’est Narnia de Lewis. C’est un livre pour ses GOSSES ! Alors arrêtons de tortiller et profitons un peu du moment offert par ce simple divertissement ... Bon j’avoue que je serais terriblement intransigeant avec le reboot de Conan mais je n’ai pas non plus à être tout le temps de bonne foi et comme je voue un culte à Crom, si vous n’êtes pas content, allez au diable !!!

Bourré de défaut, ce dernier opus c’est aussi un Troll bélier qui se fracasse sur un mur, un génial pas en arrière sur la glace de Thorin, une charge idiote et jubilatoire de Nains avides de baston, un Legolas toujours adapte de la manette de playsation. C’est l’occasion d’offrir une sortie à Christopher Lee, c’est le faux-pas évité de nous offrir une Happy end des familles entre un nain et une elfe. Même l’écrasement attendu du perfide et casse couille Alfrid nous est épargné … Merde, c’est tellement moins pire que ce que j’attendais ! Pour mon jeune fiston c’est une très bonne porte d’entrée pour la suite, Ô combien plus épique et intéressante.

P.J. et Del Toro ont livré une copie sympathique, parfois jubilatoire tel un bon vieux plaisir coupable et je prends. Clairement en dessous d’un Willow ou d’un Choc des Titans à l’ancienne (y-a-t-il eu un autre ?), ça reste un très bon spectacle. Au diable les procès qui m’attendent mais je préfère repartir suivre cette nouvelle trilogie imparfaite que de revoir un Hunger Games, les errements d’un ultime Potter en deux parties, que de suivre ce casse burne d’Iron Man depuis qu’il a eu l’idée de faire une suite à un premier épisode réussi, que de subirr une nouvelle fois ce choc pathétique que fut Eragon.

Alors oui, je mets 7 à cette merde car il est temps de conclure. Dans tous ses défauts P.J. a réussi bien mieux que Tolkien à exploiter le filon de l’or maudit. Thorin seul dans sa salle d’or, ce sont les Nibelungen qui jouissent. Là, franchement, le fan de cette Geste que je suis a apprécié. L’Or qui corrompt les âmes, ce n’est pas de Tolkien ; et ce Thorin-là, ce Thorin entouré de pixels, de fonds verts, manquant de masques de plastique et de décors naturels a tout de même fait mouche. Ce Thranduil là est un pur Nazi et sa sortie finale autour de la relation avec son fils est étrangement réussie.

Voilà, c’est fait, j’en reviens à mon titre : l’Allemagne nous a légué pas mal de merdes, mais aussi les Nibelungen, Fritz Lang donc merci à Jackson de l’avoir rappelé et de m’avoir tiré deux heures de ce monde super sympa où tout va bien …

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le 4 janv. 2015

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Aqualudo

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